|
- clem69
fiche Eleveur
- Membre
- Date d'inscription: 2007-10-14
- Messages: 54
Re: ~ Métamorphose ~
Aaaaaaaaaaaaaah mais tu peux pas nous faire ça !! C'est horrible ce suspens là sérieux !!!
Mais toujours aussi chouette :)
- hikaru552
fiche Eleveur
- Membre
- Lieu: Nul part et partout à la fois
- Date d'inscription: 2009-09-29
- Messages: 11373
Re: ~ Métamorphose ~
Désolée … je viens de me rendre compte que ce chapitre finit réellement sur du suspens … Courage, je poste bientôt la suite ! :D
Don't take life to seriously ! Si vous voulez papoter sur le discord de PnV"Cette tigresse était notre sœur. Dans l'univers, il n'y a qu'un souffle de vie que nous partageons tous. Ceux qui tuent des tigres ou ceux qui tuent des hommes sont les mêmes"
- vanouloup
fiche Eleveur
- Membre
- Date d'inscription: 2013-10-07
- Messages: 28
Re: ~ Métamorphose ~
clem69 a écrit:Aaaaaaaaaaaaaah mais tu peux pas nous faire ça !! C'est horrible ce suspens là sérieux !!!
Mais toujours aussi chouette :)
Je confirme!!!!!!!!!!!! Tu vas nous tuées hahaha
L'éducation est l'arme la plus puissante pour changer le monde.Tu n'aimes pas les animaux? J'm'en fous je t'aime pas non lus!
- hikaru552
fiche Eleveur
- Membre
- Lieu: Nul part et partout à la fois
- Date d'inscription: 2009-09-29
- Messages: 11373
Re: ~ Métamorphose ~
Nouveau chapitre pour vous les filles ! :D
Je me demandais si vous étiez sur Wattpad ? C'est un site où on peut mettre des histoires en ligne, Métamorphose s'y trouve ici -> https://www.wattpad.com/story/82294851-métamorphose. Il est possible qu'à l'avenir je ne publie plus que là-bas puisque le site est plus sécuritaire qu'ici (mais bon c'est à voir, car si vous n'y êtes pas, ne vous inquiétez pas, je continuerai à vous poster l'histoire ici). Enfin bon, c'était juste pour vous dire qu'une petite lecture et un vote sur le site m'aiderait à rendre mon histoire visible pour plus de lecteurs, donc si jamais vous passiez par là ;)
J'espère que ce chapitre vous plaira … enfin bon, l'action commence x)
Chapitre 17 :
Non ! Ce même cauchemar. Je posai la main sur mon cœur pour sentir ses battements violents. Il cognait si fort dans ma poitrine que j’en eu un vertige. Ce bref instant me laissa tremblant dans mon lit. Que faire alors que la fatigue se dessinait sous vos yeux mais que l’angoisse rendait la tâche de se rendormir absolument impossible ? Discret, je me glissai hors de mon lit, mon T-shirt de pyjama collait à mon torse, cette sensation toujours aussi désagréable ne me dérangeait plus autant qu’auparavant. La peur dégageait une grande quantité de chaleur, pas étonnant que l’univers des monstres avait autrefois utilisé cette émotion comme source d’énergie dans le monde incroyable des dessins animés. Mes pieds captaient toute la fraicheur du parquet, j’étais alors à deux extrêmes : les pieds en antarctique et la tête au Sahara. Ma vie correspondait à actuellement à ce fouillis, la situation ne me surprenait même plus. Á pas de loup, j’avançais vers la fenêtre pour voir si mon copain le chien errant avait remis ses activités de houligan. Le bâtard avait déjà décoré la rue de sa façon si charmante. Un fin sourire se dessina sur mon visage tandis que je contemplais son œuvre d’art. J’envisageai de me recoucher lorsqu’une ombre fantomatique m’arracha de mon rêve éveillé, une silhouette filant à travers la rue. Paralysé par ce dont je venais d’être témoin, je continuai de regarder le lieu où je croyais avoir vu un fantôme immobile. Puis sans comprendre d’où me venais cet élan de folie, j’attrapai des vêtements que j’enfilai en deux t’en trois mouvements et quittai ma chambre. Même la porte fermée à clé ne fut pas un obstacle suffisant pour m’empêcher de partir. Á dire vrai, j’avais simplement jetés les clés de la maison dans ma poche de jean et j’avais sauté par la fenêtre de ma chambre pour m’échapper sans risquer d’alerter mes parents. J’atterris un peu lourdement sur la pelouse, un genou à terre. Une très faible douleur se fit ressentir mais rien qui ne puisse m’empêcher de poursuivre ma course de setter endiablé. Silence et discrétion étaient maîtres mots ! Mon cœur cognait de nouveau intensément dans ma poitrine, cependant ce stress était contrôlé et je pouvais garantir avec la certitude d’une boussole qui indique le nord que je n’avais pas de risques de me métamorphoser. A petites foulées légères je me déplaçais dans le quartier laissant mon instinct sauvage me guider puisque j’avais perdu l’ombre depuis longtemps déjà.
Je tournais en rond comme un chien après sa queue. J’avais emprunté cette ruelle au moins deux fois. Inutile de poursuivre, je devais me résigner à abandonner et rentrer chez moi. Et puis il fallait avouer qu’après ce qui s’était passé dans la ville ces derniers temps, ce n’était pas très prudent de ma part de me promener dehors à n’importe quelle heure de la nuit. La peur. Mon imagination me joua un tour et sur le bord de l’arrêt cardiaque je me retournai d’un bond. Une branche d’arbre, ce n’était que cela dans mon dos, seulement la Nature joueuse qui me taquinait. Bien sûr, tu n’es qu’un trouillard mon gars, me soufflai-je avec non une once de soulagement. Réflexe d’herbivores ! m’aurait charrié Edward s’il avait été présent. Cette pensée m’arracha un sourire. Il était temps de rentrer à la maison et de dormir un peu. C’est sur le chemin du retour que tout bascula ! Je m’étais aventuré relativement loin de chez moi, et l’adrénaline étant retombée il ne me restait plus qu’à marcher. J’avais décidé de couper par le parc malgré le portail fermé pour la nuit. D’un nouveau saut je franchissais le portillon et m’aventurais dans l’obscurité, et je fus impliqué sans avoir le temps d’y réfléchir. Je courus me placer devant Sonya. Mon regard la foudroyait froidement. -Qu’est-ce que … ?!? Elle ne me laissa pas finir ma phrase, un ruger me percuta trois fois dans la poitrine. Des cous d’une force bien inférieure à ce que j’imaginais. -Pousse toi, tu gènes, s’exclama-t-elle. Je découvrais devant moi une personne que je ne connaissais pas, l’assassin du premier soir, cependant différent. Dans ses yeux bleus luisait une étincelle de folie, sauvage, cruelle, une battante et au-delà, la furieuse envie de vivre librement jusqu’à la fin. Sonya respirait la puissance fière d’une panthère sombre impitoyable. Elle imposait le respect. Elle me faisait peur. Bien plus encore à la jeune femme qui serait probablement la victime de cette furie. Je ne bougeais pas d’un pouce. -Dégage ! lança de nouveau la meurtrière. -Hors de question, arrête toi c’est de la folie. Je me retournai vers la personne qui suivait notre échange avec des yeux incrédules. Ne vous en faites pas, je ne laisserai rien de mal vous arriver, promis-je même si l’espoir de sortir vivant du parc n’était clairement pas là. J’étais intervenu sans avoir le moindre plan. Un réflexe inné. Nous étions fichus, Sonya rêvait de m’anéantir depuis longtemps déjà, aujourd’hui l’occasion parfaite se présentait. Et tes réflexes de proie bon sang ?! Sonya leva les yeux au ciel, exaspérée, pauvre fou, je devinais ses pensées sans difficulté. -Très bien, si c’est vraiment ce que tu veux. Je baisse les armes, déclara-t-elle tandis qu’elle rangeait son instrument de mort dans son fourreau, ne vient pas te plaindre si tu finis blessé, je t’aurais prévenu. J’en restais sans voix, loin de comprendre les propos de Sonya. Elle capitulait si vite, elle ? Je n’en revenais pas, le soulagement se lut sur mon visage, car l’adolescente grimaça de dégoût, pour ma part j’avais l’impression que mes jambes me lâcheraient et ne marcheraient plus jamais. C’était un miracle d’avoir raisonné la psychopathe. Et ensuite tout se passa si vite ; je me retournai pour m’assurer que la cible de Sonya allait bien quand un coup de pied me percuta les côté tandis qu’une lame me déchirait la peau de la joue. La douleur me rattrapa lorsque mon genou blessé toucha le sol une fois encore. Un gémissement s’échappa d’entre mes dents. Je suivais l’action sans plus rien comprendre, la jeune femme avait voulu me poignarder et Sonya avait sauvé ma peau de justesse, s’interposant entre moi et l’ex-victime. Cette dernière me lançait un regard noir, haineux, elle me détestait, elle voulait me voir mort. Si Sonya n’avait pas été devant elle, la demoiselle m’aurait craché à la figure avant de me poignarder jusqu’à être sûre et certaine que mon cœur avait cessé de battre. Comme la lutte avait commencé, elle s’acheva aussi rapidement. Un coup paré par Sonya, qui retourna la lame contre son adversaire pour venir lui planter dans la gorge. Une giclée écarlate traversa la nuit. Elle cracha du sang, s’étouffa dans son propre élixir de vie et bien vite retomba inerte sur le sol. J’étais sidéré par ce qui venait de prendre place sous mes yeux. Un instant plus tôt nous étions encore trois êtres vivants dans ce parc. Á présent, l’un d’entre nous était un cadavre encore chaud. Je ravalais un haut le cœur, choqué, tout autant que la première fois où j’avais vu un homme mourir sous mes yeux. Sonya prit une profonde inspiration, plaça son arme dans un sac en plastique puis l’enfourna dans sa poche. Elle croisa mon regard. -Ca va ? Demanda-t-elle s’approchant de moi la main tendue. Je supposai qu’elle me voyait tel un chat, les deux pupilles rondes de frayeur car sa voix semblait inquiète. J’opinai d’un infime mouvement de tête avant de me relever avec son aide. J’avais eu chaud ! -Qu’est-ce que … c’était quoi ça ? Demandai-je en bégayant. J’avais besoin de comprendre ! J’avais besoin d’explications ! L’adolescente m’adressa alors un regard chargé d’empathie, une expression que je ne lui connaissais pas, et alors que l’actrice talentueuse aurait pu me le jouer avec brio, je sentais que cela venait du cœur. Pour la première fois je perçais sa coquille, elle était sincère. -C’est compliqué, commença-t-elle avant de se taire. Son regard sillonna le parc à la façon d’un radar militaire. -Nous ne sommes pas seuls Sam, reste près de moi ! M’ordonna-t-elle avec l’autorité de la louve alpha. Pas la peine de le répéter, j’avais compris le message. Je me plaçais à ses côtés, tenais ma langue, et tendais l’oreille pour repérer l’espion. Une brindille craqua. Doublé par Sonya, je jetai un coup d’œil dans la direction d’un large platane entouré de buis. Cachette idéale. -Sort de ta planque scélérat ! Déclara la jeune femme haut et fort. J’entendais un hoquet de surprise et un souffle de peur. C’était un amateur à coup sûr. -Je n’ai pas la patience d’attendre … , gronda Sonya avec plus de violence. La nuit me réservait encore des surprises, car ma mâchoire m’en tomba lorsque je découvris l’identité de l’espion. -Je … pardon … pardon … , s’excusa la petite brune potelée qui sortit des buissons. -Rebecca ! M’exclamai-je dans un élan de détresse. Que faisait-elle ici ?! J’osai à peine me tourner vers ma sauveuse qui sait comment elle punirait l’adolescente … -Je suis désolée pour toi Rebecca, si tu avais été plus maligne, tu aurais écouté tes parents quand ils t’on appris à ne pas sortir seule en plein milieu de la nuit. Son ton était froid, si neutre qu’on n’aurait jamais cru que ces deux filles se connaissaient. Sonya aurait tout aussi pu s’adresser à un mur que sa voix aurait été la même, et peut-être même plus douce. Rebecca sanglota, ses joues rougies, elle avait honte à présent qu’elle saisissait toute l’étendue de sa bêtise, et la gravité de la situation. Sonya posait la main sur son Ruger, elle sentait les pulsions meurtrières de ce dernier. Moi bêtement derrière elle, je sentais de nouveau mon monde s’écrouler. Comment avais-je pu croire que les ennuies étaient terminées ? Je ne faisais que m’y enfoncer de plus en plus profondément. -On peut s’arranger, non ? Questionnai-je dans l’espoir de gagner un peu de temps. Rebecca approuva de plusieurs hochements de tête tremblants. -Oui … , oui ! La demoiselle élancée gambadait toujours ses doigts sur le métal argenté. -Comment lui faire confiance, qui te dit qu’elle ne racontera pas tout ?! Tu veux faire de la prison, c’est ça que tu veux ?! S’emporta-t-elle. Ses yeux criaient sa rage. Je secouai la tête. Bien sûr, je risquai beaucoup moins qu’elle dans cette histoire, mais connaissant le personnage j’avais intérêt à m’en méfier. -C’est juste une erreur, Rebecca était là au mauvais moment, je suis sûr qu’elle est assez perspicace pour faire la part des choses. D’un regard je l’encourageais à se défendre. -Je saurai me taire. C’est elle qui t’a attaqué la première, c’est elle qui devrait être derrière des barreaux. Je n’évoquerai jamais l’incident, argumenta-t-elle. C’était le tribunal qui déciderait de la peine finale, et le juré n’était pas évident à convaincre. -Hum…, tu es certaine. Est-ce que je peux vraiment compter sur toi ? Demanda Sonya qui tenait son Ruger à bout portant et en suivait la trajectoire du regard. Rebecca n’était vraiment qu’un rongeur pris au piège par le malicieux félin. -Sur ma vie ! Répondit-elle en posant la main sur son cœur. -Sonya … suppliai-je, il y avait bien un cœur derrière cette façade de glace. Les secondes me parurent des heures jusqu’à ce que la jeune femme daigne enfin abaisser son jouet mortel. -J’espère que tu tiens à la vie de tes proches, souffla la menaçante adolescente. Rebecca essuya une larme qui perlait de sa joue, opinant une fois de plus. -Oui, merci … merci ! S’exclama-t-elle avec gratitude et soulagement. Sonya avait bien changé, peut-être ne la connaissais-je pas finalement. Peut-être y avait-il lus qu’une simple meurtrière ? Pour ma part j’aurais pu me liquéfier tellement la pression se relâchait. Nous n’avions pas intérêt à trainer ici plus longtemps. Le temps était contre nous, un témoin de plus et nous filions droit pour la prison. Et j’avais mille questions à poser à miss double vie, plus rien n’avait de sens et elle était la seule à pouvoir me répondre. -Allez on déguerpit, lança Sonya en agitant sa main libre. La brune ne se fit pas prier et s’éloigna rapidement, quant à moi je jetais un coup d’œil à Sonya qui observait les grains de poussières à ses pieds avant de lui tourner le dos. -Désolée Sam. Ces deux petits mots qui changeaient toute la situation. Secoué d’un frisson de panique je bondis vers elle. Mon regard se porta sur Becca qui partait avant de trouver le Ruger pointé sur son dos. Sonya semblait me dire : « Il n’y a pas d’autres solutions » Non. Non ! -Noooon !!! Hurlai-je tandis qu’impuissant je voyais son doigt s’enfoncer sur la gâchette.
Dernière modification par hikaru552 (2016-10-16 15:27:30)
Don't take life to seriously ! Si vous voulez papoter sur le discord de PnV"Cette tigresse était notre sœur. Dans l'univers, il n'y a qu'un souffle de vie que nous partageons tous. Ceux qui tuent des tigres ou ceux qui tuent des hommes sont les mêmes"
- hikaru552
fiche Eleveur
- Membre
- Lieu: Nul part et partout à la fois
- Date d'inscription: 2009-09-29
- Messages: 11373
Re: ~ Métamorphose ~
J'aime ta réaction Vaouloup ! xD Je m'attendais bien à ce que ça détonne avec ce chapitre, c'est le début du coeur du roman :)
Pas de soucis pour Wattpad, c'est juste un site pour lire des romans gratuitement en ligne, c'est pas mal. Et ça permet aux auteurs de se faire un peu connaître.
Alors voici un nouveau chapitre, révélations en cours ;)
Chapitre 18 :
Une semaine ! Une semaine déjà que l’on pleurait l’adolescente qui avait perdu la vie dans un règlement de compte au parc de l’Étoile. J’avais envie de vomir à chaque fois que je voyais Sonya pleurer dans les bras de camarades de classe venus la consoler. Cette garce fourvoyait tout le monde ! Même Léo qui ne l’appréciait pas plus que moi était venu lui adresser quelques mots de consolation. Á chaque fois que je croisais le regard souriant de Rebecca, dont la photo trônait au milieu du hall, décoré de fleurs, de bougies, de cartes, mon cœur cessait de battre. Je l’avais vu se faire descendre. Je revoyais encore le sang gicler hors de sa poitrine et se répandre sur le sable blanc du sentier. Sonya m’agrippait la main et m’éloignait, et moi je demeurai bouche-bée, incapable de réagir. Pouf. Une seconde. Il n’avait pas fallu beaucoup plus pour que sa vie quitte son corps. Je n’avais pas pu regarder ses parents effondrés venir déposer sa photo au lycée, et tenir un discours au sujet de la joie de leur fille qui avait vécu pleinement jusqu’à présent. Le temps l’avait cueilli trop vite. Non. Non ! Je ne pouvais pas l’accepter ! Je vivais un cauchemar ! Tout ça c’était Sa faute ! Sonya ne faisait que répandre la mort sur son chemin. Elle n’arrêterait jamais ! -J’ai toujours du mal à y croire … ce que racontent les journaux à son sujet … on ne dirait pas Rebecca … , déclara Ed qui fixait le papier imprimé devant lui. Nous étions avec Léo au foyer des étudiants, un bâtiment annexe au lycée, installé à une table. -Ce n’est qu’un ramassis de mensonges ! Les médias déforment toujours la réalité. Quelqu’un leur raconte des bêtises qu’ils s’empressent d’écrire sans en vérifier la source ! m’énervai-je. Mes deux amis écarquillèrent les yeux devant tant d’hostilité. Ils avaient remarqué que j’avais changé. Je ne parlais plus à Sonya, j’étais constamment en colère, mon monde était bouleversé et j’étais perdu. -Je … je ne savais pas que tu … enfin toi et Rebecca étiez si proches … , murmura Léo qui ne trouvait pas les mots. Bien sûr tous autant que nous étions, nous pouvions être choqué par la mort de notre camarade, mais là, moi j’étais esquinté, ils ne comprenaient pas. Seulement si je l’avais aimé … ils ne voyaient pas d’autres alternatives. Qui pouvait leur en vouloir ? -Non, non cela n’a rien à voir ! Mais tu crois sérieusement que Rebecca aurait poignardé une étudiante dans la gorge pour une histoire de drogue ? Oui elle buvait, mais cette fille n’était pas une dealeuse. Attends, tu penses qu’elle aurait le sang-froid au point d’égorger quelqu’un ?! Je perdais patience, la vérité se trouvait au bout de ma langue. Je n’avais qu’à tout dire et la véritable criminelle serait derrière des barreaux ! J’avais envie de crier. D’avouer. J’ouvrais la bouche : aucun son n’en sortait. J’avais trop à perdre. Les conséquences de la vérité étaient plus importantes que le poids du mensonge. -Tout le monde à une face cachée Sam … peut-être qu’on ne la connaissait pas si bien finalement. Á qui le dis-tu ?! Et moi ? Et Sonya ?! Vous nous connaissez ? Autant se faire tatouer le mot « monstre » directement sur le front ! -Enfin, ça ne veut pas dire qu’on croit les bêtises du journal, forcément, rattrapa Léo qui avait vu mon regard noir, lourd de sens. -Mouais, je vous le dis, cette fille, Rebecca, c’était une fille innocente, incapable de faire du mal aux autre malgré l’enfer qu’on lui a fait subir durant sa scolarité. Elle se relevait à chaque fois avec un sourire. Et maintenant on continue à lui cracher dessus alors qu’elle est morte ! Je n’en pouvais plus. J’entendis le bruit d’un déchirement. Le barrage qui retenait toute ma colère, ma frustration, venait de rompre. Je saisis le journal et le réduit en charpie avant de réaliser que j’étais une bête de foire. Tous les lycéens du foyer avaient les yeux rivés sur moi. Je perdais pied. Je titubais. Croisai le regard d’Edward. -Je … je vais prendre l’air. Seul ! dis-je d’une voix tremblante. Je courrai à présent, poussai la porte faisant tomber dans ma précipitation une première année. Incapable de m’excuser je continuais ma course, toujours plus vite, toujours plus loin. Je devais m’éloigner de là ou mon cœur allait exploser. Les hommes n’ont pas le droit d’exprimer leurs doutes, leurs craintes, qu’est-ce qu’on était donc censé faire ? S’enfuir et se cacher pour pleurer ? Dans mon cas, je ne pouvais en parler à personne, même si j’avais un psy attitré muet par le secret professionnel. J’avais trop de problèmes pour que quelqu’un parvienne à recoller les morceaux maintenant !
Á bout de souffle je stoppai ma course au milieu du parc, à mi-chemin entre l’école et le stade. Impossible de fuir plus loin. Mon corps entier tremblait. Mon instinct surnaturel prenait le dessus. J’étais seul. Mais si je me transformai ici, j’allais au devant des problèmes. Je tombais, donc contre un arbre, m’appuyant contre l’écorce rugueuse afin de soutenir mon poids. Je me sentais partir, me perdre dans le labyrinthe de mes pensées. Plus rien n’était clair. Je me trouvais au milieu du dédale. Allez sale pouvoir, termine ton travail ! J’étais trop faible pour lutter de toute façon. Je fermai les yeux et abandonnai. C’est à ce moment où je lâchai prise qu’une main saisit mon poignet. -Pas maintenant ! S’exclama la personne. J’ouvrais les yeux, comme réveillé par un seau d’eau glacé jeté au visage. La colère avait pris le pas sur mon pouvoir. La rage un moyen de me contenir. Je la foudroyais, dégageant mon bras de son étreinte. Devant ma venimosité, Sonya n’afficha qu’un air las, las de me trainer toujours derrière elle. Et d’ailleurs pourquoi est-ce que j’étais encore en vie alors que Rebecca était dans sa tombe ?! Les questions m’assaillaient de nouveau, douloureuses, comme milles aiguilles qui s’incéraient sous la peau. -Laisse … laisse moi ! articulai-je difficilement car mon cœur furieux voulait hurler, tandis que mon instinct me priait de ne pas attirer l’attention. Elle secoua la tête. -Sam, il est temps que tu saches la vérité. -La vérité sur quoi ? Pourquoi tu t’es amusée à revenir au parc et jouer les metteuses en scène. Rebecca tient le poignard, l’étudiante ton flingue, et on masque tout ainsi ! Je ne veux pas savoir Sonya ! Fous moi la paix pour une fois dans ta vie. J’étais trop furieux contre elle pour que mon esprit s’éclaircisse, pourtant elle me promettait des réponses. La jeune femme rigola, je ne voyais pas pourquoi ? Ma tête était ridicule au point de la faire glousser ? -Je vais te poser une question Sam, après quoi tu seras libre de m’envoyer bouler comme tu sembles le souhaiter si fort. Le compte à rebours était lancé jusqu’à son départ. -Peut-être que pour toi, tous ces crimes se ressemblent, il n’y a aucune différence entre le meurtre de trois jeunes femmes surnaturelles et un homme, mais est-ce que tu as une seule fois pensé à la possibilité qu’il y ait plus d’un assassin ? Je sais que tu m’accuses de tous les torts cependant, je peux te garantir que je suis innocente pour au moins la moitié de ces crimes. Sa question me frappa de plein fouet. Non évidemment que je ne m’étais jamais posé la question. Pour avoir vu Sonya tuer deux personnes, elle était responsable de tout. Mon esprit n’avait pas une fois cherché d’alternatives à la question, et pourtant, elle disait vrai. Si l’adolescente n’avait pas tué ces gens seule … un complice ? -Et alors, tu mens comme tu respires et tu manipules les gens, c’est facile de refourguer la faute sur quelqu’un qui n’est pas là pour se défendre ! Je sais ce que j’ai vu ! -Tu dois être un très mauvais croyant dans ce cas, dit-elle rigolant à sa propre blague, quant à ce que tu dis, oui c’est vrai, ce monstre n’est plus de ce monde pour en parler ! Ses yeux avaient changé, Sonya la cruelle, le retour. Je lisais dans son regard le plaisir d’avoir ôté une vie. Dégoûté de m’être ainsi laissé berné, je secouai la tête. -Je n’aurais jamais dû te faire confiance, tu n’es qu’une meurtrière … Le mot sembla éveiller en elle une colère froide, aigüe, infinie. Elle m’empoigna sauvagement par le col de ma veste et me plaqua contre l’arbre. -Et ces pauvres filles qui n’avaient fait de mal à personne ? Tu crois qu’elles méritaient qu’on les chasse comme du gibier pour leur coller une balle dans le crâne ? Ce gars, il ne regrettait rien, pour lui, il a simplement éradiqué un mal du pays. Mais c’étaient des vies, créatures ou humaines, c’étaient des vies, mince ! s’exclama-t-elle en me secouant violemment. -Qu’est-ce que tu veux dire ? … Elle soupira, ennuyée par mon manque de réflexion, j’avais bien mon idée sur le sujet, mais je n’y croyais pas. -Ces meurtres, je sais que tu as remarqué qu’ils visaient essentiellement des êtres surnaturels. Tu connaissais une des trois fées mortes le mois dernier, et inutile de nier, je le sais. En effet, c’est ce que j’avais constaté, je hochai lentement la tête. Plusieurs assassins. Sonya avait tué celui qui faisait tout ça. Mais cette histoire avait plus d’ampleur, il y avait Des et non Un chasseurs de créatures. Sonya patientait tandis que je remettais les pièces du puzzle en ordre. Je la regardai choqué. -Oui, il y a des gens qui sont au courant. Ils n’aiment pas ça, mais alors pas du tout. Les créatures sont le mal, Satan possède leurs âmes. Ce sont des sectes. Elles se contentaient jusqu’à présent de réunions pour prier et défaire le mal, mais récemment les attaques radicales sont devenues nombreuses. Cette étudiante qui a voulu te poignarder, à ses yeux tu n’étais qu’un rebus de la nature, inutile, mauvais. L’adolescente marqua un silence, le plus douloureux que je connaisse, je déglutis. Les regards haineux. Le rejet. Je le savais trop bien. La différence est effrayante. Je m’illusionnai donc à croire qu’un jour on m’accepterait. Un monstre, rien de plus. Mais de qui me moquai-je ? Si je me cachais ainsi, c’est que je n’avais même pas l’espoir qu’on me regarde autrement qu’une bête de foire. Une larme força le barrage des lois non-dites de la virilité. Je la chassais au plus vite, même si en l’occurrence ce qui me ferait le plus grand bien aurait été d’accueillir à bras ouverts mes émotions, la peine qui m’assaillait de tous côtés. -Sam si je sui ici, c’est parce qu’on m’a envoyée te protéger. Tu es en danger, ils savent qui tu es vraiment et ils veulent ta peau. Heureusement que j’étais déjà posé par terre car mes jambes me lâchèrent d’un coup. -Qui ça on ? Qui ça ils ? Mais de qui tu parles ?! implorai-je pour enfin obtenir des réponses. Sonya me regardait avec compassion pour la deuxième fois de sa vie. Elle hésitait. Se mordait la lèvre nerveusement. -Je ne sais pas si tu as vraiment envie de savoir qui ils sont. Ces gens, tes voisins, des amis, peut-être même de la famille. Crois moi, le moins tu en sais, le mieux ce sera pour toi. Mais pourquoi ? Mes parents me cachaient la vérité, Sonya ne me disait pas tout, et moi je mentais en permanence. L’honnêteté n’existait-elle donc pas dans ce monde ? Ma tête tournait, je tremblais de nouveau. En soit, que m’apportaient les noms de ces gens ? Je les regarderai avec méfiance, crainte, et si mes amis étaient impliqués, et si … Je roulais de droit à gauche, perdant connaissance. -Sam ! Sam ! Pas maintenant ! s’exclama la blonde qui ne tarda pas à me gifler pour me sortir de ma torpeur. Je sursautais, de nouveau bien conscient de l’atrocité de la situation. Je découvrais la face cachée de la vie que je croyais connaître. Il y avait un monde invisible : celui des créatures, mais pas seulement, les chasseurs de monstres régnaient aussi, imposant une justice déséquilibrée, et surtout loin d’être aveugle. Dans tout ce que disait Sonya, je voulais bien en croire une partie, mais si cette dernière lutait pour sauver les surnaturels, pourquoi achever Rebecca qui était innocente … Sa mort me hantait chaque seconde de mon existence. Je me raclais la gorge, observant la jeune femme qui me surplombait. -Pourquoi … pourquoi Rebecca si tu dis protéger les innocents ? demandai-je, incertain qu’elle daigne m’écouter parler d’elle. Elle lâcha un long soupir. Comme s’il fallait toujours revenir à elle, c’est pas la seule victime de cette histoire, pensait elle à coup sûr. -Tu ne comprendrais pas même si je t’expliquai Sam. Ce sont des choses que le commun des mortels est incapable de concevoir. -Je ne suis pas le commun des mortels et tu le sais bien ! Essaie. Sonya se mordit de nouveau la lèvre, une espèce de tic nerveux. Je sentais à quel point elle hésitait. Elle finit par hocher la tête. -Disons que le moins de gens en savent, le mieux c’est. C’était tout ?! Sa réponse ne me satisfaisait pas, pas du tout ! -Quelle originalité ! Des phrases toute faites … , rétorquai-je ironique. Elle leva les yeux au ciel, cette fois-ci elle lâcherait le morceau. -Toi contrairement à elle, tu es une créature. Tu as vécu toute ta vie en mentant aux autres. Rebecca n’avait pas idée de ce que c’est de porter un secret si lourd. Elle nous aurait trahi au premier coup de pression. On ne pouvait pas se permettre de prendre ce risque. Sam, crois moi, parfois il faut faire des sacrifices, même s’ils se révèlent douloureux. Je me redressai aussitôt, la rage de nouveau présente en moi, bouillonnante dans mes veines. Elle se prenait pour qui à choisir qui vivait ou mourait ? Elle justifiait ces meurtres par la nécessité. C’était ridicule ! -Ne me parle pas de douleur alors que tu te fichais d’elle, tu te fiches de tout le monde ici. Laisse moi. Ne me touche pas. Ne m’approche pas. Ne sois plus jamais sur mon dos, ne croise plu jamais ma route ! Sur ces mots venimeux je l’abandonnai dans le petit bois, elle me regardait partir avec une expression peinée. Elle hocha la tête : très bien. Au moins nous étions d’accord. Je n’avais aucune idée d’où j’allais, mais il était hors de question que je retourne au lycée.
Alors que pensez-vous de tout ça ? Le chapitre vous a plu ?
Dernière modification par hikaru552 (2016-10-16 15:28:11)
Don't take life to seriously ! Si vous voulez papoter sur le discord de PnV"Cette tigresse était notre sœur. Dans l'univers, il n'y a qu'un souffle de vie que nous partageons tous. Ceux qui tuent des tigres ou ceux qui tuent des hommes sont les mêmes"
- clem69
fiche Eleveur
- Membre
- Date d'inscription: 2007-10-14
- Messages: 54
Re: ~ Métamorphose ~
Oalalalalala franchement les 2 derniers chapitres j'ai GRAAAAAAve kiffé, j'étais à fond dans l'intrigue !! C'est ouf l'histoire là, j'adhère complètement !!! J'attends impatiemment la suite maintenant haha
Et pareil, je connais pas ce site, mais je regarderai ça ce soir pour voir !
- hikaru552
fiche Eleveur
- Membre
- Lieu: Nul part et partout à la fois
- Date d'inscription: 2009-09-29
- Messages: 11373
Re: ~ Métamorphose ~
Et bien j'ai envie de te dire que ça continue ! Puisque vous êtes à un moment intense, j'essaie de vous poster ça le plus vite possible … Par contre puisque je n'ai pas encore totalement fini il se peut que vous ayez à attendre un peu vers le chapitre 22.
En tout cas je suis contente d'entendre que ça te plaise :D C'est vrai que là tout commence à s'accélérer, la véritable action va prendre le pas, et les révélations vont se faire de plus en plus présentes ;)
Donc voici la suite !
Chapitre 19 :
L’air était glacial. Je ne savais pas comment j’en étais arrivée là. J’aurais pu vivre ma vie peinarde, en tout tranquillité, mais non ! Il avait fallu qu’on m’envoie veiller sur un sale adolescent braillard en pleine crise. Cooper allait m’entendre ! Bon, je jugeais Sam bien vite, à vrai dire, et même si je refusais encore de l’admettre, ce gamin me plaisait bien. Je retrouvai un peu de moi dans ses angoisses, son attitude têtu, et ses remarques sarcastiques. Depuis que je l’avais rencontré je ne m’ennuyais pas. J’avais eu l’occasion de vivre pendant quelques temps ces années de lycée auxquelles je n’avais eu droit. Pas que cela me manque, sincèrement ce monde était infernal ! Juste que c’était plutôt sympa d’avoir sa petite bande de copains avec qui s’amuser. Quant à Rebecca, j’avais longuement prié pour son âme. Elle ne me pardonnerait pas, jamais, mais je pouvais tout de même lui souhaiter de trouver la paix dans l’au-delà. J’allais la venger, je ne savais pas encore qui était responsable de sa présence dans le parc cette nuit là, mais j’avais ma petite idée, et il allait payer cher ! Quoiqu’il en soit, ce n’était certainement pas le moment de penser aux autres. Là, j’étais mal ! Sérieusement mal ! Ils avaient réussi à me coincer. Je n’avais pas beaucoup d’endroits où aller … prise au piège. Et pour une fois, ce n’était pas moi qui avait les cartes en main, cette nuit je n’étais plus qu’un pion sur l’échiquier, ballotée à droite à gauche selon leur volonté. Les tremblements qui secouaient mon corps étaient les mêmes qu’à l’habitude, cette anxieuse envie de vivre. Je ne laisserai personne m’empêcher d’accomplir mon destin ! J’avais trop à réaliser avant de tirer ma révérence. Cependant, en l’état actuel des choses, je craignais que mon salut ne soit prématuré. La secte n’appréciait pas mes petites attentions et me le faisait sentir. Perdre deux de leurs membres en si peu de temps n’avait pas enchanté le groupe. Ce soir, c’était une véritable chasse à coure qu’ils organisaient pour se débarrasser du problème. S’ils croyaient en finir en me supprimant, ils se trompaient profondément. J’étais une mauvaise herbe parmi tant d’autres, on repoussait toujours, du moment qu’ils ne touchaient pas aux racines. Ils avaient profité d’un moment de faiblesse pour attaquer. Ils étaient trop nombreux pour que j’utilise une arme, j’attirerai trop vite l’attention, et ici ils étaient maître du jeu, sachant que des membres de l’autorité public leurs prêtaient allégeance, ils couvriraient l’affaire de leurs côtés. La ville, je la connaissais par cœur pour en avoir étudié la carte des heures et des heures, lorsqu’on travaillait comme moi, on ne laissait rien au hasard, il fallait une connaissance parfaite du terrain. Alors que j’aurais dû me croire dans un dédale, je devinais la suite du parcours sans difficultés. J’avais du mal à courir. Quelle idée d’avoir mis des talons ? J’aurais dû y penser qu’il me faudrait peut-être filer à toute allure … Enfin bon, c’était le meilleur moyen de mettre ma silhouette élancée en avant, et j’avais dû me faire belle pour une sortie avec des camarades de classe. Ordinairement, j’aurais refusé catégoriquement de me mêler à eux sans Sam, il était l’unique raison pour laquelle je sociabilisais, mais là notre dispute m’avait tellement agacée que j’avais bêtement accepté de suivre un groupe de gars au bar. J’avais besoin de calmer mes nerfs, de souffler, l’histoire d’un verre ou deux. Bien sûr, des gars du basket nous avaient rejoint. Ma victime préférée ! Léo, sur qui je m’étais amusée à faire mes griffes. Et le plus drôle était de voir sa tête dégoûtée quand j’obtenais du soutien des autres garçons. Voilà pourquoi j’étais habillée comme une pin-up, talon, robe, et tout le tralala. Inutile de vous faire le dessin de mon état pitoyable, difficile de fuir dans de telles conditions. Je courrais à travers la ville endormie, à chaque foulée de la buée se formait devant ma bouche. Je haletai sous l’effort, l’alcool et le sport n’étaient pas un bon mélange ! Je tournai à gauche, mais leurs ombres m’indiquaient la barrière humaine contre laquelle je me heurterais en continuant. Génial ! Ils m’avaient conduit exactement là où ils le voulaient : une impasse. C’était bien ma veine. Cette fois-ci je ressentais de la peur, comme jamais je n’en avais ressenti depuis une bonne décennie. J’allais mourir ? L’idée se faisait de plus en plus réelle dans mon esprit. Et tout ça pourquoi ? Pour un simple moment d’égarement, deux petites heures à oublier ma condition … Impossible. J’étais tellement bête. Tellement, tellement bête ! Je ne pouvais m’en prendre qu’à moi-même pour mes bêtises, j’étais coincée, et personne ne viendrait me sauver. J’étais seule. Cette pensée me glaça le sang. Il fallait donc affronter la fin courageusement. Je me retournai dans leur direction. Ils avaient gagné. J’étais faite comme un rat … Hors de question de leur donner la satisfaction de me voir pleurer cependant ! J’affrontais chacun d’eux d’un regard provocateur. -On te tient sale monstre ! grogna l’homme qui s’était avancé devant les autres, son jouet mortel en main. Je plissai un sourcil moqueur avant de sourire, une lueur de défi dans mes prunelles. -Je ne suis certainement pas le seul monstre ici, j’en contemple une meute entière, déclarai-je en observant chacun de leurs visages. Aucun ne cilla, il n’y avait pas un regret en eux, ils pensaient sincèrement se battre pour une cause en or. Qui leur avait ainsi lavé le cerveau ? Je me le demandais bien … Á vrai dire nous n’étions pas si différent, eux comme moi, lutions de toutes nos forces, nos objectifs différaient évidemment, cependant nous étions prêts à aller jusqu’au bout de l’aventure pour la mission qu’on nous avait confié. Je fermai les yeux pour me recentrer. Réciter une dernière prière avant de quitter ce monde. J’entendais les cliquetis de leurs armes tandis qu’ils s’excitaient, ils n’étaient que les gammas, attendant que l’alpha ne m’achève. Je croisai enfin son regard, froid, dur, imperturbable ; une seule mission : m’éliminer de son chemin ! Nous nous sommes regardé pendant une bonne minute avant qu’il ne lève son arme dans ma direction. J’accueillais finalement la fin à bras ouverts. J’avais couru très longtemps pour survivre, et c’était ici que le chemin s’arrêtait, dans une impasse minable. Il appuya son doigt sur la gâchette et la détonation résonna dans mes oreilles.
Hey, juste un petit truc qui n'a rien à voir, voici une bannière pour vous annoncer que la suite est chargée en surprises ;)
En fait je me suis amusée à faire quelques petites bannières du coup j'en profite pour vous les montrer :p
Pour le chapitre du parc :
Et il y a en prime la bannière du chapitre ! :3
Dernière modification par hikaru552 (2016-10-16 03:32:15)
Don't take life to seriously ! Si vous voulez papoter sur le discord de PnV"Cette tigresse était notre sœur. Dans l'univers, il n'y a qu'un souffle de vie que nous partageons tous. Ceux qui tuent des tigres ou ceux qui tuent des hommes sont les mêmes"
- vanouloup
fiche Eleveur
- Membre
- Date d'inscription: 2013-10-07
- Messages: 28
Re: ~ Métamorphose ~
NON!!!!!!! c'est pas possible, je veux savoir!!!!!
L'éducation est l'arme la plus puissante pour changer le monde.Tu n'aimes pas les animaux? J'm'en fous je t'aime pas non lus!
- hikaru552
fiche Eleveur
- Membre
- Lieu: Nul part et partout à la fois
- Date d'inscription: 2009-09-29
- Messages: 11373
Re: ~ Métamorphose ~
Et bien si tu veux savoir Vanouloup voici la suite :) Mais je ne suis pas certaine qu'elle réponde comme tu le voudrais à tes interrogations … elle risque d'en apporter d'autres xD
Bonne lecture !
Chapitre 20 :
Le tableau noir se remplissait au fur et à mesure que je le fixai. Ma main ne bougeait pas pour autant afin de recopier le cours. J’étais absent, dans ma bulle, insonorisée. Les lèvres du professeur de philosophie se déplaçaient et ses expressions changeaient mais je n’entendais rien. Plongé dans mes pensées, je n’arrivais à me concentrer sur rien, les paroles de Sonya me trottaient constamment en tête : Je sais que tu m’accuses de tous les torts cependant, je peux te garantir que je suis innocente pour au moins la moitié de ces crimes. Elle n’était pas seule. J’avais du mal à la croire et en même temps je ne pouvais pas remettre tous ses propos en doute car je savais mieux que quiconque que les créatures étaient les cibles de ces attaques. Une secte ? Des gens qui persécutaient les surnaturels. Cela ressemblait à l’inquisition ou au Ku Klux Klan, donc fortement possible. La violence humaine trouvait n’importe quel prétexte pour se manifester. Mais pourquoi ne pas mettre tout le monde au courant si certains humains savaient ? … L’idée que la société entière sache me glaça le sang : lynchage, meurtre, ghettos, asservissement … la liste était longue. La « secte » ne tenait donc pas à semer la panique au sein de la société actuelle, c’était déjà un point positif. J’avais peur, peur de ce que je découvrirais si je creusais d’avantage. Je me sentais un peu comme un détective à la recherche d’un disparu qui retrouvait un doigt de la victime et priait de tout cœur de ne pas retrouver le reste du corps six pieds sous terre. J’avais presque envie d’enterrer tout ça dans une boîte et prétendre de n’en savoir rien. Le problème avec la vérité était que quand on en découvrait un bout, la curiosité poussait toujours à mener l’enquête plus loin, comme lorsqu’on assemblait deux pièces de puzzle et qu’il commençait à dessiner une forme qu’on veut finir par révéler. -Un peu de concentration je vous prie jeune homme, dit le professeur pour la troisième fois de l’heure. D’après son regard exaspéré, je comprenais que j’avais intérêt à me tenir d’ici la fin du cours. Heureusement qu’il ne restait que dix minutes. Edward qui copiait la leçon et les remarques de l’enseignant s’intéressa à moi. -Et bien qu’est-ce qu’il t’arrive aujourd’hui mon grand, c’est pas toi de te faire reprendre comme ça … J’haussai les épaules. -Je suis fatigué, soupirai-je avec toue la discrétion d’un adolescent qui refuse de se faire enguirlander une fois encore par son prof. -Toi et Sonya avez des choses à raconter ? plaisanta-t-il en me donnant un coup de coude léger dans les côtes. Très drôle ! exprima mon regard à ma place. Il n’avait pas tort, mais je n’étais responsable en rien de l’absence de l’adolescente ce matin. -J’ai mal dormi, je me suis réveillé à quatre heure du matin sans pouvoir me rendormir, la routine quoi. Encore ce foutu cauchemar ! Je m’étais tourné et retourné mais impossible de replonger dans le sommeil et avec les évènements de la veille, comment dire que je n’étais pas frais, frais, ce matin au réveil. Je sortais la tête de l’eau pour éviter de me noyer mais cela n’allait pas plus loin, juste de quoi survivre. -Pas de bol, on dirait bien que tu deviens insomniaque mon pauvre Sam. Si tu veux qu’on parle de ce qui te tracasse n’hésite pas, si je peux t’aider. Edward était toujours prêt à filer un coup de main, c’était quelqu’un de généreux. Cette fois-ci il n’était pas en mesure de m’aider, et je n’étais certainement pas prêt à me confier. -Merci, je vais bien, je t’assure. Je dois simplement être un peu stressé par les examens qui approchent et ce genre de choses. Edward me connaissait trop bien pour croire mes mensonges, par politesse cependant, il n’insista pas. Comme tout bon élève qui se respecte, il retourna à sa prise de notes, me laissant de nouveau dans mes pensées.
On ne pouvait pas dire que ce cours avait été très utile pour moi, heureusement en parfait camarade de classe, Ed m’avait laissé sa feuille pour que je la photocopie, ce que j’étais allé faire aussitôt la fin du cours. Je tenais la copie encore chaude dans ma main, elle sentait l’encre, cette odeur particulière des impressions récentes. En entrant dans le foyer, j’espérai que personne ne me remarque après ma petite dérive d’hier. Étrangement je trouvais Léo, seul, à lire le journal. C’était rare de ne pas le voir roucouler. -Salut, lâcha-t-il en relevant la tête. -Salut, Ed n’est pas avec toi ? Je tenais toujours sa feuille, prêt à lui rendre. D’un coup de tête, Léo m’indiqua le centre du bâtiment où je retrouvais mon ami en train de batifoler avec sa belle rousse. Ok, cela répondait trop bien à ma question. Je rangeais les cours de philo en gardant en mémoire de retourner l’original à son auteur. -Au moins l’un de nous s’en sort bien, soupira Léo avant de se concentrer de nouveau sur moi. Je laissais le couple à ses amours. -Ouais, enfin tu n’es pas mal non plus, quoique ces derniers temps j’ai comme l’impression que tu fais un régime. Tu es finalement sevré ? L’adolescent hésita longuement pour finalement ignorer ma question. -Je ne vois pas miss pot de colle ambulant aujourd’hui ? C’est rare de ne pas la voir dans les parages. Je comptais me venger de ce qu’elle m’a fait subir au bar. Cette garce n’y est pas allée de main morte ! Enfin c’est vrai qu’elle ne traine plus vraiment avec toi, mais bon, j’espérait bien la remettre à sa place. -Elle n’est pas là en effet, bon débarras si tu veux mon avis. Si cela ne tenait qu’à moi, j’aimerai qu’elle ne remette plus jamais les pieds dans ce lycée. Il eut une expression légèrement peinée sur le visage, comme si j’avais dit quelque chose d’horrible. -Tu ne devrais pas parler trop vite … hier Sonya est rentrée toute seule, et je viens de lire dans le journal qu’il y a eut une nouvelle victime. Une fille blonde de notre âge. Apparemment l’assassin a tellement amoché le corps que la police scientifique n’a pas encore su donner son identité … Et si c’était elle ? On était dans le coin … j’ai beau ne pas la supporter, je me sens responsable, je n’arrête pas de penser : et si je l’avais raccompagné ! Je secouai doucement la tête, je savais à quel point les « si » étaient pesant. La mort de Rebecca était encore fraîche et ma responsabilité était tellement plus lourde. -Elle t’aurai ri au nez je pense, elle aurait refusé. Crois moi, Sonya est indépendante comme l’Amérique du Royaume-Uni. Et puis sincèrement, cette fille n’est pas aussi faible qu’on le pense, tu l’as bien vu quand elle nous a mis la raclée de notre vie au basket, déclarai-je pour le rassurer. Sonya morte ? Mon œil. Elle devait être l’auteur du crime, et elle avait pris la poudre d’escampette pour disparaître de cette ville. Finalement, elle ne m’avait raconté que des mensonges. -Je n’en sais rien, j’ai comme un mauvais pressentiment. La police ne connaît toujours pas l’identité du meurtrier, peut-être qu’il a pu la vaincre. Son ton inquiet m’étonna, mais s’il se sentait responsable, je comprenais son état d’âme. Je le cognai dans l’épaule d’un poing ferme. -Tout ira bien, elle reviendra te pourrir la vie, cette fille est une vraie hydre : tu lui coupes la tête et deux en repoussent, dis-je d’une voix amusée. Je parvenais enfin à lui décrocher un sourire. -Sincèrement, c’est vrai qu’elle est coriace, dit-il en hochant la tête. Une courte pause s’installa avant qu’il ne reprenne. -Et je change complètement de sujet, mais avant d’oublier, nous n’avons pas entrainement de basket ce soir. Il est reporté à demain car les handballeurs nous ont encore piqué le terrain intérieur, maugréa l’adolescent dont le changement de programme n’enchantait guère. Comme si on n’avait que ça à faire alors que les tournois approchent. Et le match amical de ce week-end contre le lycée Dali, il faudrait qu’on pense à le préparer. Je hochai la tête, il avait raison en ce qui concernait le match : nous n’étions pas prêt, et même s’il s’agissait d’une rencontre sans enjeux, elle servait tout de même à se positionner face à nos adversaires et faire parler de nous. Je comprenais l’impatience de Léo. Moi-même j’appréhendai un peu la rencontre, je n’étais même pas certain de jouer au vue de ma fore physique de ces derniers jours. Mes amis seraient déçus mais je pourrais me reposer un peu si Sonya continuait à être absente de ma vie. Tandis que je réfléchissais, une jeune fille aux cheveux courts s’était rapprochée de nous pour entamer une conversation avec Léo. Alors monsieur était-il toujours à plaindre ? Ce n’était pourtant pas encore le printemps et voilà que tout mes amis se croyaient à la saison des amours. Cette atmosphère mielleuse me donnait des frissons dans le dos. Je m’échappai discrètement pour leur laisser une certaine intimité malgré la foule du foyer.
Je rangeais mes livres dans mon casier, Ed m’avait abandonné pour rejoindre Clara à la bibliothèque. Faute d’entrainement de basket, il avait directement saisi l’occasion pour passer du temps avec sa dulcinée. Ces deux là étaient de vrais inséparables amoureux. Á se demander pourquoi ils avaient mis tout ce temps à se rencontrer. Deux âmes sœurs. Quelle ridicule idée, moi je ne croyais pas à ces histoires stupides de moitié, mon expérience m’avait amené à croire que tout avait inévitablement une fin. Et que l’amour loin d’être un flot tranquille ressemblait d’avantage à un volcan. La passion brûlait toujours au début, s’accumulait, puis venait le temps du calme plat avant l’explosion : dans la plupart des issues celle-ci était fatale. Je claquais la porte en fer avant de jeter mon sac sur mon épaule et m’éloigner en direction de la sortie. Il n’y avait pas grand monde dans les couloirs en cette fin d’après-midi, et ce fut par le plus grand des hasards que je tombai sur Laura, seule à son casier. Nous étions bien sûr dans la même classe, les occasions de se croiser n’étaient pas rares, mais la belle blonde se déplaçait rarement seule. Nous ne nous étions pas reparlé depuis l’incident de la fête. J’avais honte, et l’apparition de Sonya n’avait pas arrangé la chose. Enfin quoiqu’il en soit, je devais saisir cette occasion, même si lui présenter de plates excuses ne me semblait pas approprié. -Salut, lançai-je en m’approchant pour venir m’adosser aux casiers. Elle leva les yeux dans ma direction, un regard sombre et désintéressé. Je pouvais comprendre, la situation était aussi étrange pour elle que pour moi. J’allais la relancer quand soudain elle se redressa face à moi, les bras croisés. -La poupée Barbie n’est pas là ? C’est rare de ne pas la voir dans les parages à te balader comme un petit chien. Ironique venant d’une poupée Cindy ! Les mots de Sonya résonnèrent dans mon esprit. C’était exactement le genre de remarque que ferait cette dernière. Laura y allait fort, elle devait être très fâchée contre moi. J’abaissai les yeux, gêné par ce qu’elle venait de dire. -Rien à répondre ?! demanda-t-elle toujours aussi venimeuse. -Tu sais, ce qui est arrivé à ta fête, j’en suis sincèrement désolé, désolé pour la peine que je t’ai causée … je n’ai jamais voulu te faire du mal. Ce soir là j’étais dans un état second, je n’étais pas au sommet de mes capacités cognitives. Si je pouvais revenir en arrière pour changer les choses, je le ferai, je te promets que les évènements auraient pris une autre tournure ! Laura cligna des yeux pour chasser les larmes qui voulaient percer à travers les barrières de ses paupières. Elle n’avait plus rien de la puissante meneuse de groupe, elle semblait à cet instant aussi fragile qu’une orchidée ballotée au gré du vent. Je voyais à quel point elle luttait pour retenir son chagrin. J’avais l’impression qu’on m’enfonçait un couteau dans le cœur. -Moi aussi j’aimerai qu’on puisse revenir en arrière, mais ce qui est fait, est fait. On ne peut que continuer à avancer sur le chemin qu’on a choisi d’emprunter. Elle s’essuya les yeux à l’aide d’un mouchoir en papier qu’elle venait de sortir de son sac. L’instant d’après la forte tête que je connaissais était de retour. -Laura, j’aimerai que tu acceptes mes excuses. Je sais que ma conduite a été exécrable. Je n’aurai jamais dû fuir de la sorte, et surtout t’éviter depuis ce soir là. Je suis lâche, je n’avais pas le courage de t’approcher. J’aimerai tout de même que tu acceptes qu’on reste amis ? osai-je proposer, espérant l’avoir convaincu que le problème venait de moi et non d’elle. L’adolescente aux yeux sombre me fixa longuement, muette. Devant ce silence, j’avançai une main pour la poser sur son épaule svelte, un geste qui se voulait réconfortant, amical. -Laura … Je n’avais pas le temps de finir qu’elle poussa ma main avec violence, me foudroyant d’un regard noir, clairement hostile. -Je suis désolée que les choses se passent ainsi, mais « nous » ce n’est plus possible. Ton attitude n’était pas seulement exécrable, elle était monstrueuse. Sam, je ne veux plus te revoir, tu es un monstre ! lança-t-elle avant de s’éloigner. Je restais sidéré. Ces mots … ils étaient tellement violents, comme des fléchettes qu’on lançait directement sur moi. Monstre. Dans ses yeux brillait quelque chose d’effrayant quand elle l’avait prononcé, se pourrait-il que …
J'espère que le chapitre vous a plu. Il ne répond pas à beaucoup de questions, mais n'ayez crainte, la suite risque de vous apporter des réponses. Les 3 prochaines chapitres vont être intenses, et le 4e va être semé de révélations ! Donc accrochez-vous :D
Dernière modification par hikaru552 (2016-10-22 13:04:07)
Don't take life to seriously ! Si vous voulez papoter sur le discord de PnV"Cette tigresse était notre sœur. Dans l'univers, il n'y a qu'un souffle de vie que nous partageons tous. Ceux qui tuent des tigres ou ceux qui tuent des hommes sont les mêmes"
- clem69
fiche Eleveur
- Membre
- Date d'inscription: 2007-10-14
- Messages: 54
Re: ~ Métamorphose ~
C'était le feeeeeeeeeu ces deux derniers chapitres !!
Mais j'avoue, tu apportes plus de questions que de réponses là !! Donc j'attends (comme d'hab en fait) la suite avec grande impatience :))
- hikaru552
fiche Eleveur
- Membre
- Lieu: Nul part et partout à la fois
- Date d'inscription: 2009-09-29
- Messages: 11373
Re: ~ Métamorphose ~
Ah ah oui en effet vous entrez dans le coeur de l'histoire, ça part en cacahuètes pendant quelques chapitres Mais promis, après les trois chapitres qui vont suivre il va y avoir des grosses révélations. Et j'espère de quoi satisfaire certaines de vos questions :)
Chapitre 21 :
Je saluai Zain d’un signe de la main tandis que nous nous séparions à un carrefour. Mon camarade du basket et moi avions décidé d’aller courir afin de nous préparer physiquement pour la saison des tournois. Ce week-end, le match avait été plus que serré. Monsieur Faugères n’était pas satisfait de notre prestation. Comme anticipé, j’avais été écarté de l’équipe et mis sur les bancs des remplaçants afin de me ménager avant les véritables confrontations. Un petit nouveau avait pu prendre ma place pour tenter sa chance, mais la fluidité de jeu en avait pâti. Léo et moi étions un duo de choc, et même s’il s’était bien débrouillé avec le nouveau, il manquait ce petit plus. Notre entraineur avait ordonné aux membres de l‘équipe de faire une remise en forme, un entraînement à prendre très au sérieux. Zain m’avait donc proposé un footing puisque nous avions la même cadence, ce qui était plutôt pratique. Je courrais à présent de mon côté, sous les rayons de soleil hivernal, qui mine de rien tapaient forts aujourd’hui. Dans cette atmosphère agréable je me sentais invincible, comme si je pouvais courir sans plus m’arrêter. J’évitai une jeune femme et son doberman sur le trottoir avant de faire halte au passage piéton. Je n’étais pas suicidaire au point de me jeter sous des pneus d’une voiture. Enfant, je me moquais toujours de ces sportifs qui sautillaient sur place au lieu de marquer un arrêt lorsque le bonhomme était rouge pour traverser, maintenant je comprenais la frustration d’avoir à s’arrêter. Je trottinai à ma place avec impatience, comptant les secondes dans ma tête, jusqu’à ce que le vert illumine le sigle pour traverser. Ma course reprenait de plus belle. J’arrivais bientôt au bord du canal, un lieu particulièrement agréable pour courir. Un large couloir d’eau passante qui permettait à des bateaux de plaisance et à des péniches multicolores de traverser le territoire sans avoir à poser le pied à terre. Même si ce n’était pas le lieu le plus calme, une faune aquatique avait trouvé son bonheur et vivait là en permanence. On croisait donc quelques rats musqués, des poules d’eau, et des canards. Cela rallongeait le chemin pour rentrer chez moi, mais il était tellement plus tranquille. Une adolescente svelte et athlétique arriva en face de moi. Pendant quelques secondes j’eu l’illusion qu’il s’agissait de Sonya. Mais non, ses cheveux étaient trop foncés pour que ce soit elle. Elle n’avait toujours pas repointée sa tête de vipère. Au lycée le bruit courrait que c’était son corps qui avait été retrouvé par la police. Léo avait même dû subir un interrogatoire dans le bureau du directeur, de même que les autres jeunes présents à la dite dernière soirée de Sonya. Malgré tout, les services publics n’avaient pu identifier certainement la demoiselle. Je me demandais si c’était vraiment elle, j’avais du mal à croire à sa mort. Sonya était un sacré personnage, comment savoir si elle était en vadrouille à l’autre coin du globe, ou sur la table d’autopsie en tant que cas irrésolu ? Quelque part, j’imaginais qu’avec son sens de l’humour particulier, elle m’aurait fait signe pour se moquer ouvertement de ma naïveté depuis le temps, ou elle avait pris notre dispute au pied de la lettre et comptait effectivement ne plus m’adresser un mot …
Mon portable sonna, de nouveau dans le monde réel je cherchais l’appareil d’une main distraite jusqu’à le dénicher. J’avais ralenti ma course jusqu’à marcher. -Oui allô ? -Sam c’est Edward, … je … Sa voix hésitante m’inquiétait, il n’était pas dans son état normal. -Ed, tu vas bien ?! -Sam, je crois que j’ai besoin de parler. Ouf ! Soupir de soulagement. Au moins il ne m’annonçait pas la mort d’un camarade ou un terrible accident, au moins pas encore. -Je suis sur le canal. Dans cinq minutes je serai dans le quartier, tu veux qu’on se retrouve au parc ? proposai-je en baissant les yeux vers ma montre. Si j’accélérai le rythme, j’y serai dans sept minutes au maximum. Petit défi personnel. -Oui, sortir me fera du bien, en plus il fait beau cet après-midi, déclara-t-il un peu plus posé. -Et amène moi un bouteille d’eau, s’il te plait ? ajoutai-je avec malice. Il rigola, je le voyais secouer la tête d’un air : il est pas bien celui-là. -Ok, et du déo aussi ? Je voudrais pouvoir respirer mais si tu arrives dégoulinant de sueur je risque de pas trainer trop longtemps avec toi. Nous étions de véritables gamins, fidèles à nous-même. -Pourquoi pas, du déo, une serviette, et même la douche si tu peux. Aller, à tout de suite ! -Ciao ! Dès qu’il raccrocha, je jetai le portable dans ma poche pour reprendre ma course à un rythme Mo Farah, pas Usain Bolt, pas encore.
Je volais au-dessus du portillon du parc, un peu de saut de haie pourquoi pas. Là où j’atterris à pied joint, les genoux fléchis pour amortir la chute, un fin nuage de poussière se souleva, les fées des particules comme me l’avait si souvent répété grand-père Frederik de son vivant. Je poursuivais ma route jusqu’à tomber sur Le banc, notre banc. En été et lorsqu’il faisait chaud, nous retrouvions Léo ici pour discuter et tout simplement s’évader de notre quotidien. Edward m’y attendait, réchauffé par les radiations solaires, il agita frénétiquement la bouteille et la serviette à mon approche. Je le trouvai bien mieux que ce que j’avais imaginé, mais de près, j’aperçus ses yeux rougis, il avait pleuré. -Salut ! m’exclamai-je en arrivant épuisé devant le banc. Heureusement que je pouvais m’écrouler là à bout de force. -Á défaut d’avoir pu emmener la douche, répondit Ed qui me tendit la serviette. Record personnel battu ? demanda-t-il ensuite, un sourire aux lèvres. Trop faible pour répondre verbalement, je levai le pouce victorieux, avant de m’essuyer le visage et la nuque à l’aide du substitut de douche apporté par mon ami. -Enfin, on s’en fiche de moi, qu’est-ce qui t’arrive, j’ai cru que tu allais m’annoncer la mort de quelqu’un … Edward baissa les yeux, il venait de perdre son étincelle, j’aurais peut-être dû y aller en douceur. -Clara et moi avons rompu. D’un traite. Sans tremblement. Brutal. J’en étais abasourdi, eux qui s’entendaient si bien. Pour moi il aurait fallu que des extraterrestres en embarquent un à l’autre bout de la galaxie pour qu’ils se séparent. -Ah bon … mais pourquoi ? Il haussa les épaules dans un mouvement désinvolte. -Je sais pas trop comme l’expliquer … On était ensemble cette après-midi, chez moi. On n’était jamais allé plus loin que de se tenir la main et s’embrasser. On était assis sur le lit et les choses ont commencé à s’enflammer. Malgré que je luttai pour ne pas voir la scène, mon imagination florissante dessinait tout dans les moindres détails : la chambre rangée d’Edward, les visages des deux protagonistes, et le feu brûlant qui les consumait. -Avant que nous n’en ayons conscience nous étions en sous-vêtements sur mon lit. On a continué notre exploration un temps avant que Clara ne se dégage. Elle était agenouillée devant moi, tête basse, les épaules tremblantes. J’ai pensé que j’avais fait quelque chose de mal, comme c’était ma première fois et tout, et tout … Ses pommettes rougissaient légèrement, il était gêné d’en parler. Alors que Léo lui nous racontait certaine expérience en long, en large, en travers, Ed lui était beaucoup plus pudique. Peut-être la nouveauté de la chose. Il inspira profondément avant de poursuivre. -Et là, elle a tout simplement éclatée de rire, et j’ai fait pareil. Le stresse de la situation, je ne sais pas, tout me semblait si ridicule. Clara était d’accord, cette situation, ce n’était pas nous, ce n’était pas ce qu’on voulait. Alors on est resté comme ça, à moitié nu dans les bras l’un de l’autre à discuter. On a décidé d’un commun accord de rompre, parce que ce qui nous unissait n’avait rien de physique, nous avions suivi les conventions pour rentrer dans une case plutôt que de rester comme on était : amis ! Voilà, j’étais content que ça se passe comme ça. Mais une fois qu’elle était partie, une vague immense de solitude m’a assailli, et j’avais besoin d’en parler … Soulagé de découvrir que l’histoire n’était pas aussi affreuse qu’on pouvait le penser, j’échangeai une boutade amicale avec lui. -Bon et bien, il vous reste votre amitié, c’est quand même pas rien, dis-je pour le réconforter. Quant à la solitude, personne ne pouvait guérir aussitôt, on revenait à la normal lorsqu’on se sentait prêt. -Et toi avec Alice, comment s’était passée votre rupture, tu n’en as jamais vraiment parlé…
Alice. La demoiselle solitaire. Alice, la première fille avec qui j’étais sorti. Cela remontait à la seconde, ma première année de lycée. Je n’étais pas encore très proche de mes camarades, je ne leur avais pas raconté la totalité de mon aventure. Cette fille était discrète, presque invisible. Si elle passait du temps avec des gens, on devinait qu’elle y tenait énormément. Notre première rencontre relevait du clichée numéro un des romans d’adolescents. Je rangeais des livres dans mon casier quand quelqu’un m’était tombé dessus. J’entendais un pouffement accompagné de gloussements qui me mirent hors de moi. Que me voulaient encore ces pestes ?! -Pardon, j’ai trébuché, s’exclama une jeune fille aux yeux gris comme le ciel orageux. -Voyons Alice, tu devrais faire attention et ne pas te jeter sur Sam n’importe comment. Sam est mignon, mais il n’a pas envie qu’on l’abuse de cette façon, déclara la peste numéro un de service. Il était clair qu’on l’avait poussé, pourtant Alice se fit toute petite, s’excusa pour sa maladresse et passa son chemin. Curieux. Je détestais les bourreaux et n’avais pas tardé, quelques jours plus tard à retrouver la jeune fille. C’était une pause de midi, elle était assise seule sur une table en bois au milieu de la pelouse, trempée par la bruine. Mon instinct m’avait poussé à la rejoindre. -Salut, tu ne rentres pas à l’abri ? demandai-je curieux de constater qu’elle ne bougeait pas malgré l’humidité de l’air. Á cela elle secoua sa chevelure noire de jais et me sourit. Elle avait un cadenas sur la bouche, aussi muette qu’une carpe. -Tu ne devrais pas te laisser faire par ces vaches, elles profitent de ta timidité pour te faire du mal. Alice balançait ses jambes dans le vide, les yeux levés vers le ciel gris. Elle haussa les épaules. -Oh tu sais, ce n’est pas si grave si je ne leur plais pas, je ne les aime pas non plus. Tout ce qui compte c’est que des gens bien me remarquent et m’apprécient. De là nous avions passé de plus en plus de temps ensemble avant qu’on n’officialise notre histoire. Mais Alice avait dû quitter le lycée à cause des horreurs que lui faisaient vivre quotidiennement les pestes, et ces dernières avaient été virées pour harcèlement moral. Notre relation s’était ainsi achevée.
-Et bien Alice a changé de lycée, elle partait dans l’est à des centaines de kilomètres d’ici. Á l’époque nous étions trop jeunes et immatures pour vouloir d’une relation à distance, alors on s’est quitté naturellement, d’un commun accord, un peu comme toi et Clara, dis-je à Edward à moitié plongé dans le souvenir de cette fille. Je me demandais bien ce qu’elle était devenue depuis le temps. -Ah oui, je comprends. Tu as toujours des nouvelles ? Je secouai négativement la tête en guise de réponse. -Tu n’as pas de chance avec les filles … Laura aussi t’a laissé tomber. -Merci de me le rappeler, et nous n’avons jamais été ensemble je te signale ! Il haussa les épaules. -C’était tout comme. J’arrête d’en parler si la situation te met mal à l’aise. Après tout la diva se fait suffisamment remarquer je pense, dit-il en faisant allusion à l’impressionnant soin qu’elle prenait à m’ignorer depuis notre dernière conversation. Je pense que le lycée entier avait entendu parler de loin ou de près de cette histoire. Laura avait sa petite foule d’intéressés qui répandaient très rapidement les nouvelles. Son réseau avait un aspect impressionnant, effrayant même. -Merci de m’avoir écouté, je me sens un peu mieux maintenant. Je pense que j’arriverai à appréhender la situation avec Clara, même si j’imagine que l’image de son corps en sous-vêtements ne risque pas de quitter mon esprit de si tôt, plaisanta-t-il d’un sourire rêveur. La douleur de la rupture ne disparaitrait pas en un jour, mais mes deux amis retrouveraient très vite leur marques, je n’en doutais pas. -Bon et bien, je vais te laisser pour ne pas empester les lieux plus longtemps avec mon fantastique parfum footing transpirant, m’exclamai-je en décollant mon T-shirt de ma peau humide. Je te rendrai ta serviette demain après l’avoir lavé, ajoutai-je en jetant le dit accessoire sur mon épaule gauche. Ed me l’arracha après avoir levé les yeux au ciel. -Rho ça va, pas la peine de faire des manières, j’ai prévu de faire une machine ce soir, file moi ça. Rentre plutôt chez toi tranquillement, on va dire que c’est le prix de tes services e psy, précisa-t-il avec un clin d’œil. -Si tu veux, mais bon les amis sont là pour ça non ? -Oui, enfin si j’avais parlé de ça à Léo il aurait rigolé e m’aurait dit que l’océan était plein de poissons à débusquer à condition d’avoir les bons filets. -Léo n’a jamais eu le cœur brisé, c’est pour ça. -Tu crois ? demanda Ed sans que je ne sache s’il rigolait ou pas. Allez salut Sam ! Á demain. Je lui adressai un signe de main avant de m’écarter de mon côté sur la piste qui sillonnait le parc.
-P’tain sale clébard ! râla une voix de l’autre côté des buissons. Je me figeais aussitôt. Je reconnaissais cette voix ! Chargée de froideur, abîmée par des années d’addictions, Sonya m’avait sauvé de ce type quelques semaines plus tôt. Il venait de l’autre branche du sentier, je croisais les doigts pour qu’il continue sur sa route et ne tourne pas dans ma direction. Un mastodonte tout en muscle cheminait à ses jambes. Un magnifique chien feu avec quelques tâches blanches sur son poitrail et sa figure, dont la génétique devait être rottweiler x pitbull terrier, un sacré chien ! L’animal aux muscles saillants était muselée et semblait répondre à son maître de façon bien aléatoire. Je plaignais la pauvre bête. Elle ne devait pas avoir la vie facile à en juger par le bandage qui parcourait son abdomen. J’étais sur le point de me retourner et disparaître quand un détail attira mon attention. De la poche du sweet-shirt bordeaux dépassait un morceau de tissu. Il me rappelait quelque chose … Rebecca ? On aurait dit un de ses foulards colorés. Mais comment ?! J’avais dû me tromper. J’avais vu l’adolescente mourir sous mes yeux. Que ferait ce type avec son foulard ? Ce type avait un lien avec la secte, je le devinai aisément à l’attitude qu’avait adopté Sonya face à lui. La même hostilité qui brillait dans ses yeux que lorsqu’elle parlait de ces gens meurtriers. Et si Rebecca n’avait pas été là par hasard ? Et si elle avait fait partie de la secte ? Cette idée me donna la nausée, je ne savais que penser. Les garçons avaient raison, je ne connaissais rien de Rebecca, si ça se trouvait elle n’était rien de la fille amicale que je croyais. Il fallait que j’en ai le cœur net ! Je poursuivais ma route sur les traces de l’étrange personnage.
Mes pas m’avaient entrainé le long du canal, loin, sur une partie délaissée. Pas une péniche colorée en vue seulement des vieilles bicoques croulantes et des barques noyées sous les algues. Un spectacle désolant. Je laissais une grande distance entre ma cible et moi. Vue les dents du molosse je préférai éviter de me faire surprendre. Nous avions marché plus d’une demie heure quand il emprunta un sentier perdu dans les broussailles dressées sur le bord du chemin. Où pouvait-il bien aller ? J’attendais qu’il s’éloigne avant de m’approcher, tous mes sens étaient en alerte. D’une main précautionneuse j’écartais les branches encore bien feuillues des chênes malgré l’hiver. L’énigmatique personnage avait disparu, je ne percevais plus sa présence. Mon sang était propulsé dans mon corps avec une pression phénoménale. Rien. Plus rien ! Pas même les halètements animal du chien. L’idée me traversa soudainement l’esprit : un guet-apens ! Et si tout cela n’avait été qu’un prétexte pour m’éloigner de tout, me tomber dessus dans les bois et m’achever sans plus de questions. Immobile, le sang cognait dans mes tempes, m’assourdissant. J’étais vulnérable. Ma main chercha instinctivement mon portable dans ma poche mais de quelle utilité me serait-il contre les crocs invincibles de la bête et les possessions illégales des membres de la secte ? Non ! La vie ne défilait pas encore devant mes yeux, il me restait du temps afin d’élucider ce mystère. J’avais une nouvelle pièce de puzzle en main, et je devais réfléchir afin de l’assembler aux autres sans tout casser. Je m’étais repris. Je pouvais de nouveau progresser sur ce sentier boueux. J’évitais les zones humides afin de ne pas laisser de traces de mon passage. Je débouchais sur une clairière où des arbres gigantesques avaient étendu leurs branches. Quelques flaques terreuses tapissaient la pelouse verte. Le lieu était parfaitement silencieux. De l’autre côté un cabanon aux airs fantôme se tenait tristement. Cela n’avait pas fière allure. Et je le vis lui, alors en face de moi. Le chien. Attaché sans sa muselière à une corde maigrichonne. Lui aussi il m’avait vu !
Oui, je sais, je suis désolée. Je vous abandonne encore une fois avec encore plus de questions, et un suspens insoutenable xD (enfin j'espère :p )
Dernière modification par hikaru552 (2016-10-26 19:39:29)
Don't take life to seriously ! Si vous voulez papoter sur le discord de PnV"Cette tigresse était notre sœur. Dans l'univers, il n'y a qu'un souffle de vie que nous partageons tous. Ceux qui tuent des tigres ou ceux qui tuent des hommes sont les mêmes"
- clem69
fiche Eleveur
- Membre
- Date d'inscription: 2007-10-14
- Messages: 54
Re: ~ Métamorphose ~
J'attends TELLEMENT la suite là !!!!
(Je suis toujours à fond haha)
Dernière modification par clem69 (2017-01-12 17:21:55)
- hikaru552
fiche Eleveur
- Membre
- Lieu: Nul part et partout à la fois
- Date d'inscription: 2009-09-29
- Messages: 11373
Re: ~ Métamorphose ~
Désolée je n'avais pas vu ton commentaire, je pensais que plus personne ne lisait xD Contente de savoir que ça te plait :) J'envoie la suite ! :D
Chapitre 22 :
Waouf ! Waouf ! Les aboiements agressifs du molosse retentirent dans la clairière. Mon regard terrifié croisa celui du chien. Il aboya de nouveau tandis que je me jetai sur le côté, à l’abri d’un large tronc d’arbre à l’écorce dur. Une corneille s’envola maladroitement en direction du ciel bleu. Mes yeux fermés me permirent de me couper momentanément du monde. Mes oreilles prirent rapidement le relais. Le type fulminait depuis l’intérieur du cabanon, je l’entendais par dessus les aboiements. Un fracas se propagea dans l’étendue dégagée lorsque la porte en bois claqua contre le mur du cabanon. J’ouvris les yeux et osai un regard en direction de l’homme, toujours bien caché depuis l’arbre en périphérie de la clairière. -Ferme-la sale con ! vociféra le maitre de l’animal qui continua à beugler des insultes à son chien. ’Tain, tu vas pas gueuler à chaque écureuil qui passe par là ! Le chien aboya une dernière fois avant que l’homme ne lui donkeyène un coup de bâton dans les côtes, juste à côté de son bandage. Il mugit douloureusement avant de se coucher sur un vieux coussin déglingué et se taire. L’horrible personnage dévoila ses dents jaunies dans un sourire de satisfaction déplaisant avant de retourner à l’intérieur. Il avait tous les défauts. S’il n’avait pas été si dangereux j’aurais volontiers fracassé ses dents de mon poing serré. Le silence était retombé sur la clairière. Je mis fin à l’apnée et inspirai une grande goulée d’oxygène. J’avais eu chaud. Très chaud ! Toutefois le regard suspicieux dont l’homme avait sillonné la clairière m’indiquait qu’il se tramait de drôles d’histoire dans cette cabane.
Le chien était parfaitement conscient de ma présence ici mais son maître n’avait idée de ce qui se préparait. J’imaginais qu’après sa cruelle punition, l’animal ne montrerait pas les crocs de nouveau. J’étais tranquille pendant un moment. J’optais pour contourner la clairière jusqu’au cabanon, me faufilant parmi les buissons touffus d’aubépines et les chênes kermès piquant. Il y avait tout près de la baraque un arbre qui me permettrait de prendre de la hauteur et me protéger au moins des morsures potentielles. Á pas de loup, je me dirigeai vers le noyer nu sans ses bourgeons printaniers. Je gravis les branches une à une jusqu’à me trouver au dessus de la bicoque en bois. Elle était renforcée par des poutrailles en fer qui semblait lui donner de la stabilité, toutefois la tôle abimée du toit, ne m’inspirait guère confiance. Une lucarne offrait une splendide vue de l’intérieur cependant, pouvais-je me permettre de rater cette opportunité d’assouvir ma curiosité ? Je devais atterrir dans le silence le plus complet si je ne voulais pas attirer l’attention. J’inspectai alors attentivement la surface où j’allais devoir me jeter. Dans un coin, la structure paraissait solide, malheureusement ce n’était pas le plus proche. J’hésitais. Prendre le risque de passer à travers le toit, ou de craquer la branche sur laquelle je jouais au singe... J’étais perché sur une portion de branche assez épaisse mais elle maigrissait à vue d’œil et elle ne supporterait pas mon poids bien longtemps. Après avoir évalué les deux situations, j’optais pour une tentative de me glisser le long de la branche. Cette dernière craqua doucement. Ce n’était clairement pas un bon départ ! Je me trouvais dans une position difficile. Je décidai d’arrêter mon parcours à mi-chemin. Le chien s’était levé de nouveau sur ses gardes. Oh, il savait très bien que quelque chose se tramait, mais il avait pour ordre de se taire alors après un couinement agacé mais plus encore discret, il finit par se recoucher bien gentiment. Une fois la voie libre, je persévérais dans ma route afin d’atteindre le coin que j’avais choisi pour mon acrobatie. Par bonheur la planche résista à mon poids et je pu aisément prendre appuie sur la surface. La tôle n’était pas très stable et extrêmement glissante à cause de la mousse humide. Malgré le soleil d’aujourd’hui, l’ombre des arbres empêchait l’eau de sortir des lycènes, rendant la surface plus glissante qu’une patinoire. J’évaluais de nouveau la stratégie à adopter à partir de maintant. Le plus intelligent serait de s’accroupir puis s’allonger sur le toit afin de répartir mon poids sur une surface plus importante et éviter de passer à travers et me briser la nuque. De plus la fenêtre n’était pas trop loin, en rampant d’à peine un mètre je devrais arriver à destination. J’agis avec extrême prudence de peur de me faire remarquer. La tôle grinça faiblement lorsque j’appuyai mon corps contre cette dernière. J’avançais petit à petit, réduisant la distance entre le but de ma quête et moi. Je sentais le toit trembler à chacun de mes gestes. Dans ma tête les pires des films se déroulaient : et s’il tirait à travers le toit et me touchait dans l’estomac me laissant mourir d’hémorragie, et s’il laissait son chien me manger vivant, … Cette imagination que j’aimerai taire par moment ! Mais d’un autre côté ces idées m’avaient occupé jusqu’à ce que j’arrive à la fenêtre. Un bruit sourd se fit entendre. Une barre de fer venait de heurter le sol. Je déglutis encore incertain à m’engager dans cette histoire. Je ne pourrais plus revenir en arrière une fois que j’aurais découvert quelles pratiques barbares se déroulaient ici. Un cri résonna de nouveau, suivi d’un gémissement plaintif. Très lentement je me hissai à hauteur du verre sale. Il était bruni par le temps, difficile d’y voir à travers. Une couche de poussière et de saleté encrassait la totalité du carreau. Je plissai les yeux afin de discerner les contours de ce qui se trouvait à l’intérieur. L’affreux me tournait le dos, il tenait dans ses mains rugueuses une lame tranchante dirigée vers sa victime. Une victime très singulière. La jeune femme était assise sur une chaise en bois sombre, les mains attachées dans le dos, et les pieds liés à ceux de la chaise par une épaisse corde en chanvre. Á la vue de ses ecchymoses et ses cicatrices encore sanglante recouvrant la majorité de ses membres, elle devait passer un sale quart d’heure et ça, depuis des jours ! Ce qui me marquait le plus était ses cheveux, ils tombaient en cascade devant ses yeux, que je ne pouvais apercevoir à cause de sa tête pendant mollement d’un air résolu. Ses cheveux étaient d’un beau bleu pastel. Un bleu qui se rapprochait de celui du ciel de printemps dans les instants suivant l’aube : pale et magnifique ! Ma main au feu que c’était une créature ! L’homme s’approcha d’elle d’un pas lourd, colérique, il enfonça sa main dans sa bouche et agrippa sa langue fermement, la tirant dehors sa lame prête à couper. -Bordel ! Tu vas parler oui ?! Ou tu veux que je te donne une bonne raison de ne plus le faire ? lança-t-il hargneux. Elle ne bougea pas, pas même un soupir ou un haut le cœur. Peut-être qu’elle était morte … quand soudainement sa langue disparue remplacée par une rangée de dents qui mordit sauvagement la main malveillante. Un hurlement de douleur échappa alors du bourreau. Un sourire s’installa sur mes lèvres : bien fait pour lui, il n’a que ce qu’il mérite ! Je fus surpris par cet élan de violence qui traversa mon esprit. Je n’étais pourtant pas du genre à aimer la violence, même si dernièrement je devais admettre qu’une colère s’était éveillée en moi et le feu ne cesser d’être alimenté par les horreurs dont j’étais témoin. -Salope ! Tu vas me le payer ! s’égosilla le gaillard qui secouait sa main dont quelques larmes rouges en perlaient. Dans la seconde qui suivi son pied buta contre l’abdomen de la fille, la repliant dans un souffle pénible. Un jet écarlate se déversa sur le sol, juste avant que le dossier de la chaise ne cogne contre le mur. Elle faisait tellement peine à voir ! Je détournai les yeux. Je ne supportais pas cette torture. -Tu fais moins la fière soudainement ! Et dis moi, ta langue je vais en avoir besoin pour te faire avouer mais tes yeux, personne n’a dit qu’on avait besoin d’une voyante. Tu vas parler ou … parce que personnellement je préfèrerai que tu continues à la boucler histoire de m’amuser encore. Á ces mots il sortit un briquet zippo de sa poche qu’il ne tarda d’ailleurs pas à allumer. -Je compte jusqu’à trois … Un … Deux … Trois. Silence. Elle avait vraiment perdu sa langue. -Parfait ! Je n’en attendais pas moins de toi, grogna-t-il parfaitement satisfait de poursuivre la séance punitive. La vermine dans ton genre moi je la méprise ! Son moyen de pression à la main, il frôla d’abord son bras laissant le feu agir. Pas un son. La jeune femme résistait, sans doute se mordait elle la joue pour ne pas hurler. Mais sa résistance atteignait ses limites. Un gémissement bref. Un sourire cruel illumina le visage de l’affreux. -Tu ressens tout de même quelques choses, passons donc à tes beaux yeux. Elle essaya de se débattre agitant nerveusement la tête mais il empoigna sa belle crinière ciel et caressa à maintes reprises sa joue avec la belle et dansante flamme orangée. Une plainte insupportable perça alors d’entre ses lèvres. Je ne pouvais plus regarder. Les hurlements déchirants me forcèrent à plaquer mes mains sur mes oreilles, je retenais mes larmes à l’idée d’être à sa place. Je ne pouvais plus rester impassible et laisser faire ! J’attrapai une pomme de pin sur le toit et la lançai contre la porte. Heureusement que le basket m’avait appris à viser. Je recommençai une nouvelle fois, les cris diminuant de volume. Mon plan marchait mais quelle était la suite ? Le chien aboyait de nouveau comme un fou. J’avais un peu moins de dix secondes avant que le bourreau ne sorte de sa cabane. Réfléchi ! Réfléchi ! Une silhouette dans les bois attira mon attention : une biche élancée. Elle était ma sauveuse et je m’en voulais déjà de ce que j’allais lui faire subir. J’espérai qu’elle parviendrait à s’en sortir. Cinq secondes. Les aboiements rageurs du chien continuaient à résonner dans la clairière. -Bon courage ! soufflai-je en direction de la demoiselle de la forêt. Je lançais une pomme de pin tout près d’elle, la précipitant dans un galop effrayé. Le chien avait bien sûr remarqué l’animal. Je croisais les doigts pour que ses instincts de chasseur prennent le dessus. La porte s’ouvrit et le molosse déchainé tira sur sa corde pour courir à la poursuite de la biche. -P’tain qui c’est ? Une autre taupe … Cherche ! Cherche ! Si tu trouves, tu tues ! cria-t-il à l’animal tout en saisissant sa laisse. Ils s’élancèrent dans les bois. J’avais un très bref intervalle pour réagir. J’avais peur de ce que j’allais découvrir. Un corps meurtri aux yeux brûlés. Un cadavre ayant vécu un calvaire. Qui savait ce qui était arrivé à cette pauvre fille à présent. Je bondis du toit sans plus perdre de temps, prenant garde à me réceptionner sur mon genou valide. La porte était grande ouverte et je m’engouffrais dans l’antre du diable. Elle était là. Assise sur la chaise, la tête basculée en arrière. Ses yeux fermés étaient humides en leur coin, elle pleurait en tentant de retenir ses larmes. Impossible de ne pas sentir cette odeur de chaire brûlée. Elle prenait à la gorge et me piquait les yeux. Par réflexe je portai ma main devant mon visage pour m’en protéger. C’était l’avertissement de ce que j’allais découvrir. Des peaux rougies et couvertes de cloques se dessinaient sous ses yeux, sur le haut de ses pommettes. Et sur son bras, en inscription brune et brûlée : monstre. Cela confirmait mon hypothèse, il s’agissait bien d’un être surnaturel. J’étais à présent devant elle, essayant de détacher ses pieds, mais les nœuds étaient si serrés qu’ils creusaient ses chevilles. La demoiselle me semblait à présent alerte, elle avait ouvert les yeux et fixait la porte attentivement. Quel soulagement ! Il n’avait pas eu le temps de lui altérer la vue. -Stan, j’suis de retour ! héla une voix grave à l’extérieur. Paniqué, j’abandonnai tout pour me réfugier derrière la porte. Je me faisais toujours avoir, pourquoi ils étaient toujours plusieurs ?! … Un type solide fit son entrée dans le cabanon, il s’avança vers la jeune femme avec un désintérêt forcé, car chacun de ses sens étaient captivés par la créature. -Alors comme ça Stan n’a toujours pas réussi à te faire cracher le morceau ? Coriace la gamine. Et il t’a bien abimée. C’est dommage … un vrai gâchis, déclara-t-il en passant la main sur son crâne rasé. Il avait la carrure d’un marine costaud, un type contre lequel je n’avais aucune chance. Heureusement il semblait tellement intéressé par la demoiselle qu’il observait, que pour l’instant il ne devait pas se douter de ma présence. Pour sa part, la jeune femme l’ignorait ouvertement. -Si c’était moi, je t’aurais fait cracher le morceau d’une autre façon, dit-il en saisissant son menton entre ses doigts pour la forcer à le regarder. Sa main glissa le long de sa taille jusqu’à se poser sur sa cuisse. Elle subissait des abus physiques et sexuels … Mais sérieusement qui étaient les maux du monde ici ?! Les membres de cette Secte étaient plus répugnants les uns que les autres ! Si je ne faisais rien j’allais être au première loges d’un viol au vu des gestes qu’il entamait. Sa main baladeuse remontait à présent le haut blanc déchiré et tâché de sang, il dévoilait un ventre plat couvert de bleus aux teintes violacés. La victime grogna. Un avertissement pour le gaillard. -Les êtres comme toi vous me dégoutez. Sale créature perfide. Alors que ton apparence devrait être aussi laide que ton âme, tu trompes le monde avec ton joli minois. Je me hais de le trouver attirant. Tout est de ta faute sorcière ! marmonna-t-il avant de la gifler. Sa main claqua violemment contre sa joue, si fort que quelques unes des cloques éclatèrent sous les doigts du « marine ». Il afficha une mine répugnée avant d’adopter un regard attristé, comme s’il s’en voulait à la vue de la marque rouge sur le visage de celle qu’il se haïssait d’aimer. Toutefois, la jeune femme n’attendit pas qu’il abuse d’elle d’avantage et lorsqu’il approcha de nouveau son visage du sien, elle fracassa son front contre son nez. Un cri de douleur lui échappa et moi je bondis de ma cachette et saisi la barre en fer au sol pour l’abattre sur son crâne. Il tomba comme une poupée de chiffon. Je lâchai mon arme, surpris, incertain de ma réaction. J’avais peut-être tué un homme. La surnaturelle me regardait les yeux ronds d’étonnement. Je voyais son visage entièrement pour la première fois, et malgré ses iris roses comme un nuage éclairé par le soleil au crépuscule, je la reconnus ! -So…Sonya ?! m’exclamai-je dubitatif. Elle cligna des yeux avant de tenter de se libérer. Je compris aussitôt que nous devions fuir avant de pouvoir discuter. Je cherchai un outil des yeux pour couper la corde lorsque la paume de ma main cogna le pommeau d’un large couteau de chasse posé sur une table couverte d’objets désordonnés. -Je vais te sauver, ne t’inquiètes pas ! lançais-je en cisaillant les liens qui retenaient ses jambes. Sa chaire était abimée et je prenais garde à ne pas la faire souffrir d’avantage. Je m’attelai ensuite à ses poignets liés derrière son dos. Bientôt elle fut libre ! Je me plaçai devant elle, la laissant reprendre ses esprits. Elle caressait ses poignets endoloris dont la peau avait été partiellement arrachée et ornait ses bras de deux bracelets impossible à faire disparaître. Ses yeux se plantèrent sur une chose dans mon dos, et elle se figea. -Sam … Je devinais déjà ce à quoi je devais m’attendre. Lentement, je pivotais pour tomber nez à nez avec eux. Le fameux Stan et son plus fidèle compagnon. Et le molosse qui avait attendu pour me dépecer semblait sourire tandis que de ses babines retroussées, la salive gluante coulait sur ses crocs.
Don't take life to seriously ! Si vous voulez papoter sur le discord de PnV"Cette tigresse était notre sœur. Dans l'univers, il n'y a qu'un souffle de vie que nous partageons tous. Ceux qui tuent des tigres ou ceux qui tuent des hommes sont les mêmes"
- clem69
fiche Eleveur
- Membre
- Date d'inscription: 2007-10-14
- Messages: 54
Re: ~ Métamorphose ~
J'ai eu peur que tu publies pas la suite !! T'inquiète que je suis toujours à fond : je veux savoir la fin maintenant !!
- hikaru552
fiche Eleveur
- Membre
- Lieu: Nul part et partout à la fois
- Date d'inscription: 2009-09-29
- Messages: 11373
Re: ~ Métamorphose ~
Ah ben non, j'ai bien l'intention de tout partager. Bon actuellement je suis plus ou moins en panne d'inspiration, mais dès que je peux je poste :)
Je t'envoie la suite :D Bonne lecture !
Chapitre 23 :
-Sam occupe toi du chien ! hurla Sonya qui bondit sur ses jambes comme si elle n’avait jamais été maltraitée. Paniqué je fixai l’animal sans savoir quoi faire. Sonya avait toute la foi du monde en mes capacités contrairement à moi. L’homme avait crié des ordres à son molosse, puis lâché la corde maigrelette pour sortir un revolver de sa poche. Je me concentrai complètement sur le combattant enragé. Quelle chance de survie avais-je face à lui ? -Sam ! hurla de nouveau Sonya, plus catégorique. Je savais, je savais ce qu’il me restait à faire. Un instinct sauvage avait pris le dessus. Aussi bizarre que ce le soit dans une situation pareille, je retirais mon T-shirt et en fis de même avec mon short de sport. Il était temps d’embrasser mes dons, d’y recourir. J’étais « anormal » alors autant l’accepter ! Tout se passait si vite, le chien bondit sur moi, j’en fis de même. Il y eu comme un déclic, et tout se mit en place sans que je ne comprenne pourquoi. Mon ossature se ramollit devenant plus élastique pendant que mon corps se transformait. Une fourrure épaisse remplaça ma peau, mes membres raccourcir tandis que mon nez et ma bouche s’allongeaient pour prendre l’apparence d’un museau. Réflexe : mon échine fauve était dressée agressivement sur mon dos. Nous nous faisions face comme deux adversaires prêts à la bagarre, babines retroussées, fourrures gonflées. Je testai le chien face à moi, le défiant de mon regard ambré. Tels deux canidés en guerre nous tournions autour d’une piste circulaire invisible, chacun voulait imposer sa dominance. Après l’avoir jaugé une minute, je marquais un arrêt et émettait un grognement de mise en garde. Le bâtard était costaud mais à présent je me défendais bien avec ma carrure lupine. Je sentais ma queue touffue fouetter l’air d’agacement. Je n’avais pas envie de faire mal, mais il ne fallait surtout par me chercher. Le rottweiler x pitbull m’observait à la fois défensif et intrigué. Il ne devait pas bien comprendre comment un loup fauve se trouvait maintenant devant lui, sorti de nul part. J’imaginais qu’au fond de lui, il était un peu inquiet, se demandant ce qui pourrait se passer ensuite. Je posai une patte puissante en avant, accompagnée de la deuxième. Le combat s’engagerait sous peu car je venais de pénétrer son espace personnel. C’était clairement un affront ! Il me fit part de ses pensées en couchant les oreilles en arrière et grognant de nouveau. J’étais patient, je pouvais attendre que le combat s’engage aussi longtemps qu’il le faudrait. Les projets ne se déroulèrent pas comme prévu : l’animal s’approcha de moi avant de se coucher. Il colla la tête au sol se faisant le plus petit possible. Je restai immobile surveillant le chien du haut de mes quatre pattes. Ce dernier avança le museau pour me lécher la patte, voyant que ça ne changeait rien il se résolut à rouler sur le dos en soumission totale. Cela me convenait, je penchai alors ma tête allongée pour venir renifler son poitrail. Je l’autorisais enfin à me lécher, échangeant des convenances avec lui. Nous avions établi nos rangs de dominance et il me laissait gagner. Je n’avais pas le temps de me préoccuper de la raison pour laquelle il avait agi ainsi, je devais m’assurer que Sonya s’en sortait de son côté. Je craignais qu’elle ait du mal avec ses blessures multiples. Je tournai la tête à sa recherche, elle n’était pas loin, à deux mètres de là, dos à moi, assise à califourchon sur le type qui l’avait torturé si longtemps. Ses mains se mouvaient comme indépendantes du reste de son corps. Le couteau de chasse entre ses doigts, elle abattait l’arme sur le torse de l’individu, encore et encore, sans jamais s’arrêter, comme prise dans un élan de folie dévastatrice. Je ne pouvais même pas commencer à imaginer ce qui lui traversait l’esprit. Elle avait souffert pendant une longue semaine, et je n’avais eu qu’un aperçu de ce qu’on lui avait fait. Combien de fois l’autre enfoiré avait caressé sa peau de ses mains dégoutantes ? Jusque où était-il allé ? Quelles techniques atroces l’affreux avait-il utilisé pour essayer de lui faire cracher le morceau ? Sa fureur lui donnait la force de se battre malgré la douleur, l’indéniable envie de vengeance pour tout ce qui s’était passé ici. La poitrine du cadavre était lacérée en une bouillie de confiture de fraise, et possédée, Sonya continuait à le charcuter même si la vie avait quitté ses yeux depuis de longues minutes. J’approchai de la jeune femme et l’observait, elle ne me voyait pas alors que j’étais sous ses yeux. Je pressai ma truffe humide contre son épaule. La demoiselle à la chevelure ciel sursauta, lâchant sa lame tranchante qui heurta le sol dans un fracas. Elle me regarda pendant une bonne minute, le silence régnait en maître, et puis elle me saisit dans ses bras. J’appuyais mon cou contre son épaule, la laissant enfouir son visage dans ma fourrure. Elle me serrait si fort, et je la laissai faire. Était-ce l’instinct animal ou ma connaissance de Sonya qui m’indiquait qu’elle était bouleversée ? Sa respiration irrégulière témoignait de la rage qu’elle éprouvait ainsi que de la terreur qu’elle avait ressentie. Elle n’avait pas pleuré une seule fois devant ses ravisseurs, pas même réagi lorsque son corps lui permettait d’endurer la douleur. Après de longues heures de retenu, à présent elle se laissait aller contre moi. Je pouvais sentir ses larmes cristallines tomber sur mes poils de loup. Nous restions ainsi enlacé, ses bras autour de ma nuque, mon museau serré contre son cou. Le temps nous pressait, toutefois après cette aventure nous pouvions bien prendre le temps de souffler. Nous avions vécu une drôle d’histoire, assez dérangeante lorsqu’on y pensait.
Un grognement du « marine » inconscient nous ramena au présent de ce cabanon au fin fond des bois. Sonya était à présent calmée, de nouveau la jeune femme avait la sérénité et le sérieux d’un aigle royal imperturbable. -Je m’en occupe, déclara-t-elle d’un ton neutre. Je craignais qu’elle ne le fasse payer comme pour son autre agresseur. Je n’avais aucune sympathie pour ce type, loin de là, mais l’idée de voir encore un homme mourir ne me plaisait guère. Je soulevais une corde que je trouvai dans un coin de la cabane et lui apportai. Elle observa le lien en chanvre et hocha la tête. -Rassure toi, je suis tranquille maintenant. Je clignai des yeux avant de m’écarter, regagnant l’endroit où j’avais abandonné mes vêtements. Je me demandais si j’allais retrouver mon apparence normale … alors que me transformer était un moment que je maitrisais dans les grandes lignes, redevenir humain était encore autre chose. J’espérai qu’avec la redescente de tension mon corps sentirait la différence et comprendrait qu’il était temps de revenir à la « normale ». Mon pouvoir était gentil aujourd’hui car des frissons étranges parcoururent la totalité de mon corps. Avec les mêmes sensations qu’un peu plus tôt je retrouvai mon apparence humaine, complètement nu comme un ver. J’attrapai rapidement mes vêtements pour éviter à Sonya l’embarras de me voir à poil sans poil à présent. Ironie du sort. Je l’entendis rire dans mon dos tandis que je paniquai devant mon incapacité à remettre mon pantacourt de sport. -Oh ça va, j’ai déjà vu un homme habillé comme dans le conte des « Habits neufs de l’empereur ». -C’est pas parce que tu n’as aucune pudeur que c’est mon cas, lâchai-je en me battant toujours avec une des jambes du vêtement qui ne me laissait pas passer. -Je me retourne rassure toi, monsieur le vierge effarouché, répondit-elle en se dirigeant vers la porte pour sortir.
Il ne me fallut pas longtemps pour rejoindre Sonya, habillé de la tête au pied cette fois-ci. -On laisse l’autre dans la cabane ? demandai-je en parlant du type encore vivant. -Ouais, t’inquiètes j’ai une solution, déclara-t-elle dans un clin d’œil. Elle fouilla sa poche et me dévoila le magnifique zippo argenté qui avait servi plus tôt à lui brûler la peau. Elle fit mine de le jeter sur la cabane en bois. -Sonya ! grondai-je froidement. -Pff tu n’es vraiment pas drôle … c’était juste pour te montrer mon trophée. Mais au fait, tu m’as trouvé comment ? Elle venait de passer du coq à l’âne, je devais tout de même avouer que sa question était légitime. Elle s’appuyait contre la cabane, la douleur reprenait le dessus une fois que la tension n’était plus là pour l’enflammer. -J’ai suivi ce type. Je n’avais pas oublié son visage depuis la fois où il m’avait parlé. L’adolescente garda le silence. Je n’étais pas tout à fait franc. -Il avait le foulard de Becca dans sa poche, alors j’ai pensé que … qu’elle faisait partie de la Secte, et je voulais en avoir le cœur net. Savoir si oui ou non elle est morte pour une raison valable. Les yeux de Sonya s’arrondir à cette annonce, comme si je venais de dire quelque chose de surprenant. -Son foulard ! Ah oui, j’allais l’oublier. Ce connard me l’a volé, est-ce que tu veux bien aller le chercher, il est sur la table, je l’ai vu ? demanda-t-elle. Je ne comprenais pas vraiment pourquoi Sonya avait avec elle ce foulard, mais inutile de lui demander, j’avais envie de dégager de là au plus vite, je doutais cependant que ma camarade soit en état de parcourir la route jusqu’à la ville puisqu’elle n’avait visiblement pas la force de retourner à l’intérieur récupérer le bien de Becca. Je poussais la porte et croisai le regard haineux du type qui commençait à sortir de son état d’inconscience. Il n’était pas heureux, c’était le moins qu’on puisse dire, et sa tête devait sûrement le lancer dans une douloureuse migraine. Le chien d’ailleurs gardait un œil sur lui depuis son coin de la cabane. Je ne m’attardai pas longtemps sur le sujet et gagnait la table pour attraper l’accessoire en soie. Il était bleu avec des étoiles colorées dessus. L’odeur du sang me monta au nez, le cadavre commençait à sentir un peu. Je plissai le nez et enfournai le foulard dans ma poche avant de ressortir aussi vite que possible invitant mon nouveau camarade à quatre pattes à me suivre. -Je l’ai, allons nous en maintenant. Je n’aime pas cet endroit. -Moi non plus, murmura-t-elle le regard perdu dans le vague. Elle jeta alors un regard sur le chien qui était dans un piteux état tout comme elle. Malgré sa belle musculature, on devinait parfaitement où il avait trainé pendant les derniers mois de sa vie. Un chien de combat dont les cicatrices ornaient le cou et la mâchoire. J’avais devant moi deux êtres en peines, deux individus qui comprenaient leurs douleurs. -Tu penses pouvoir marcher ? lui demandai-je même si je devinais que non. Je savais que Sonya serait trop fière pour que je l’aide directement. Elle tenta de se redresser du mur en bois mais dû se résoudre à s’y appuyer de nouveau. Son regard m’indiqua tout ce qu’elle refusait d’avouer. Je levais les yeux au ciel devant autant d’orgueil mais m’empressai d’aller lui porter secours. Je passai son bras par dessus ma nuque et soutenait son poids pour qu’elle n’ait pas à forcer. -Au fait, je peux t’avouer quelque chose … Elle marqua aussitôt un silence comme si elle allait me révéler quelque chose d’extrêmement important. La jeune femme avait à présent toute mon attention, je l’encourageai à poursuivre. -Je peux te jurer que Rebecca n’avait rien à voir avec la Secte. Elle a simplement eu le malheur de se trouver au parc lorsque nous y étions. Je crois qu’on l’a incitée à s’y rendre, et je peux te promettre que je vais retrouver le bâtard qui a fait ça et je vais lui faire manger ses yeux ! cracha-t-elle avec colère. Sans que je ne puisse le retenir, un sourire se dessina sur mes lèvres. Oh ce n’était pas pour ce que venait de conclure Sonya, non, mais pour la façon dont elle voulait me rassurer et me protéger d’une façon bien à elle. La mort de Becca m’avait beaucoup peiné, et ce souvenir me hanterait longtemps, mais si j’avais eu le doute au sujet de l’adolescente j’aurais peut-être fini par lui en vouloir malgré moi. Heureusement, elle ne faisait pas partie de la Secte !
Et c’est ainsi que nous entamions notre randonnée dans la forêt, une balade qui n’avait rien de champêtre et romantique vu l’état de ma partenaire. Á peine avions nous parcouru le quart du trajet que Sonya soufflait douloureusement et avait du mal à mettre un pied devant l’autre. Il fallait que l’on s’arrête pour qu’elle puisse reprendre sa respiration. J’approchai d’un petit amas rocheux auprès duquel je m’inclinai afin d’y laisser tomber Sonya. Cette dernière ne broncha pas et profita de l’arrêt pour poser les mains sur les zones les plus douloureuses de son corps. Je voyais bien qu’elle faisait de gros efforts pour ne pas montrer sa douleur. Elle gardait un œil sur notre nouvel ami, qui en bon gardien s’installa près d’elle pour la surveiller lui aussi. Je m’écartai de Sonya et sortait mon portable de ma poche. Je ne pouvais pas faire appel à mes parents, ils s’inquièteraient trop. Quelqu’un avec le permis et de préférence la voiture, qui serait prêt à tenir sa langue. Je pianotai sur les touches du téléphone avant d’attendre que la personne ne décroche. - Allô ? -Salut Léo, je suis désolé de te déranger, mais tu pourrais me rendre un petit service et venir me chercher en voiture … Silence. -Toi tu me caches quelque chose, dit l’adolescent suspicieux. Et il avait raison, ce n’était pas comme moi de l’appeler pour lui demander de l’aide. Je glissai ma main libre derrière ma nuque, légèrement gêné. Que dire … -Écoute, j’ai une bonne et une mauvaise nouvelle pour toi, commençai-je en prenant le temps de respirer avant de poursuivre. J’ai retrouvé Sonya et elle est bien amochée, mais elle est encore en vie. Tu choisis ce qui correspond à quoi selon tes préférences, ajoutai-je dans une tentative de détendre l’atmosphère. J’ai besoin que tu m’aides à la ramener en ville, je n’arriverai pas à la porter sans la blesser d’avantage. Á l’ange qui passait je craignais que l’information n’ait grillé son cerveau ou qu’il ne me croit pas. -Pourquoi tu n’as pas appelé une ambulance ? me fit-il remarquer. Je devinais qu’avec les histoires de Secte, de meurtres et compagnie, Sonya refuserait que je contacte le Samu, nous n’avions pas d’autre choix que de compter sur Léo s’il voulait bien nous aider. -Elle refuse que je contacte un service d’urgence … c’est compliqué à expliquer. On a vraiment besoin de toi. -J’arrive ! Tu as de la chance que ma mère m’ait laissé la voiture aujourd’hui. Vous êtes où ? Je n’en étais pas exactement sûr mais la départementale ne devait plus se trouver très loin. -Près de la départementale D28, je dirai en direction de la base de loisir du canal. Disons à une quinzaine de minutes du quartier des quatre lions. -Elle a pas intérêt à nous claquer entre les doigts car j’aurais fait un trajet pour rien, et elle m’aura gonflé jusqu’à la fin, marmonna-t-il tandis que je l’entendais chercher ses clés. Le connaissant cet élan de non-sentiment venait du fait qu’il devait se sentir terriblement inquiet pour la jeune femme, il était comme ça Léo, à cacher ses véritables émotions derrière un masque pour éviter les blessures. -Merci Léo ! Tu m’ôtes une sérieuse épine du pied. Á tout de suite ! Sauvé ! Nous avions un moyen de transport pour rentrer bien que je ne savais pas comment j’expliquerais la situation de Sonya. Je retournai sur mes pas pour constater que la jeune femme avait trouvé la force de se lever. Elle avait cessé de veiller sur le chien qui nous accompagnait. Sonya se tenait debout me regardant droit dans les yeux. Elle m’adressa un sourire. -Merci de m’avoir sauvé la vie. J’allais répondre, mais avant que je ne le sache ses lèvres se posaient sur les miennes dans un baiser tendre empli de gratitude. L’échange fut bref et chargé en émotion. La jeune femme se recula et rigola devant mon expression. -Ah Sam, soupira-telle, je sortirai bien avec toi si tu n’étais pas gay. Figé, je l’observais avec surprise. Comment ? Pourquoi ? Après tout ce temps personne n’avait jamais deviné. Personne n’avait remarqué car j’avais tout mis en œuvre pour le cacher. Elle arrivait de nul part, s’incrustait dans ma vie et mettait le doigt sur l’un de mes plus grands secrets. -Oh allez ne fait pas cette tête. Ce n’est pas si difficile à deviner vu comment tu Le regardes. Et puis il n’y as pas de honte, si t’aimes les hommes, où est le problème ? Personne ne va t’empêcher d’être heureux, tu dois prendre les renes de ta vie en main ! Elle perçait mes carapaces. Toutes les barrières que je mettais en place pour que personne ne m’approche suffisamment pour découvrir le véritable moi. Sonya lisait en moi comme dans un livre ouvert et m’encourageait à devenir le garçon que je m’efforçais de cacher. -Facile à dire, soufflai-je. Les insultes, les brimades. Je ne savais pas ce que les autres accepteraient le plus facilement : la créature qui m’habitait ou mon homosexualité ? Je vivais un mensonge depuis si longtemps que j’avais fini par accepter que je ne serais jamais heureux, que je devais cacher ma différence. De quoi avais-je peur ? De perdre tous mes proches, car je ne correspondais pas au standard des contes de fée, du prince et de la princesse qui eurent beaucoup d’enfants et vécurent heureux jusqu’à la fin de leur vie. Moi je faisais parti des histoires oubliées, des détails que l’on ne racontait pas, le prince amoureux de son vassal, son soldat, ce qu’on disait ne pas être utile au cours des péripéties. Je faisais parti de ceux qu’on mettait de côté et qu’on préférait ignorer et douter leur existence. Trop peureux pour m’assumer, et trop effrayé de me retrouver seul, je me conformais à l’image qu’on attendait de moi : un garçon qui aimait les filles, qui aillait poursuivre ses études, trouver un travail, se poser, avoir une famille et un labrador couleur sable. Et si e ne voulais pas de tout ça ?! Et si je rêvais d’autre chose ?! L’heure n’était pas aux questions existentielles. Nous devions fuir cette forêt mal accueillante et rejoindre la route. Je chassais ces réflexions d’un geste de main. -Il est temps de bouger, allons-y ! déclarai-je pressé. Sonya m’observa et sourit déposant un deuxième et dernier baiser sur mes lèvres, différent du premier. C’était encore de la gratitude mêlé à un encouragement. Elle mit fin à cet échange puis me regarda l’air de dire : penses-y, tu ne peux pas échapper à qui tu es. Puis nous reprenions notre chemin, bas dessus, bras dessous afin de soutenir le poids de la blessée, le chien sur nos talons.
Don't take life to seriously ! Si vous voulez papoter sur le discord de PnV"Cette tigresse était notre sœur. Dans l'univers, il n'y a qu'un souffle de vie que nous partageons tous. Ceux qui tuent des tigres ou ceux qui tuent des hommes sont les mêmes"
- clem69
fiche Eleveur
- Membre
- Date d'inscription: 2007-10-14
- Messages: 54
Re: ~ Métamorphose ~
Haha stylé ! Je l'avais pas vu venir le retournement de la fin mais c'est kool :) Je suis sûre il est amoureux d'Edward du coup !
- hikaru552
fiche Eleveur
- Membre
- Lieu: Nul part et partout à la fois
- Date d'inscription: 2009-09-29
- Messages: 11373
Re: ~ Métamorphose ~
Ouf ! Rassurée de savoir que ce n'est pas trop choquant. J'avoue que j'appréhendais un peu le moment de sortir ça, vu que bon, c'est pas forcément du goût de tout le monde :p La seule chose que je peux dire c'est que tu es proche de la vérité Clem x)
Chapitre 24 :
Je poussai la porte de l’appartement, et entendais aussitôt Rico qui sautillait sur place comme un ressort de l’autre côté. Il m’attendait depuis des heures maintenant. J’entrais et retombais presque à l’extérieur lorsque deux énormes pattes s’appuyèrent sur ma poitrine. -Doucement, doucement mon gros. Je caressais la tête du chien fou de joie dont une large tâche blanche ornait le museau jusqu’au creux de ses sourcils. Il agitait la queue en souriant. Un sourire de chien ! -Allez descend Rico, le vétérinaire a dit qu’il fallait que tu sois tranquille pour ne pas rouvrir ta blessure à l’abdomen, et puis tu pèses quand même quarante bons kilos mon grand, ajoutai-je en le forçant à retrouver le carrelage. Le chien me regarda de ses yeux noisette expressifs avant de partir en courant en direction du salon. Je le suivais d’un pas plus tranquille car il eut le temps de faire trois allers retours jusqu’à ce que je pénètre enfin la pièce. Je retrouvai Sonya toujours alitée sur le canapé où je l’avais laissé ce matin, mais redressée légèrement dans une position assise grâce à quelques coussins arrangés dans son dos. La jeune femme m’adressa un sourire. De par sa pauvre forme physique, nous n’avions pas encore pris la peine de redonner une couleur de blé à ses cheveux ciel, même si je devais avouer que je préférai cette jolie teinte azure, elle n’était pas des plus discrète. -Salut Sam, articula lentement Sonya qui souffrait encore des nombreuses ecchymoses sur son visage et le reste de son corps. Après avoir refusé d’aller aux urgences à notre retour, malgré les protestations de Léo, elle avait entamé ses propres soins, s’occupant elle même ses blessures grâce à des traitements que je suspectais provenir de la magie des sorcières. La jeune femme préférait les utiliser pour guérir ses maux les plus sérieux laissant au temps le soin de faire disparaître ses bleus et petites coupures superficielles. Ses brûlures quant à elles, s’étaient complètement évaporées, je devinais qu’elles faisaient partie de ce que ma camarade surnaturelle tenait à oublier par-dessus tout. Le mot « monstre » qui marquait même les plus solides d’entre nous. Je n’avais pas encore osé poser d’avantage de questions par rapport à ce qui s’était passé, mais maintenant que quelques jours étaient passés, le temps était-il enfin venu ? -Coucou Sonya, comment tu te sens depuis ce matin ? demandai-je à la blessée qui me montra les nouveaux progrès de son rétablissement. Léo, Edward et moi nous relayions pour veiller sur elle depuis sa retrouvaille. Mes amis avaient compris que l’adolescente ne tenait pas à s’expliquer sur ce qui s’était passé, et ils l’acceptaient même si je me doutais que c’était difficile de ne pas comprendre. J’étais le seul à être un minimum au courant de la situation de notre amie, et Léo essayait sans cesse de me tirer les vers du nez. Je résistais plutôt bien pour le moment. -Léo a cessé de t’en vouloir pour la voiture ? questionna Sonya qui profitait toujours de mes secondes de silence pour changer de sujet comme si elle devinait très bien que j’allais l’interroger. Un sourire discret se dessina sur mes lèvres tandis que je repensais à la scène. Il avait fallu convaincre le garçon pendant plusieurs minutes avant qu’il ne laisse notre nouveau compagnon à poil entrer dans le coffre. Le chien était en lui-même impressionnant, et sa fourrure marquerait son nouveau territoire, ce que Léo refusait pour la voiture de sa mère. Il avait fait moins d’histoire au sujet de Sonya qui pourtant avait tâché de sang une des housses de siège. J’avais mis la main à la patte pour tout nettoyer, mais à chaque fois que mon camarade retrouvait un poil de chien j’avais droit à un texto rageur qui m’engueulait bien. C’était plus drôle qu’autre chose au bout du cinquantième. -On peut dire qu’il commence à se calmer. Il râle beaucoup, mais au fond, je sais qu’il ne regrette pas de t’avoir aidé, même s’il voudrait savoir ce qui t’est arrivée … On se pose tous des questions Sonya. Peut-être qu’il serait temps que tu en parles, au moins à moi, tentai-je pour initier une conversation à son sujet. Sonya devait être aussi discrète que Alice en ce qui concernait l’intimité qu’elle dévoilait aux autres. Elle n’avait pas honte de lancer un strip-tease devant une équipe de garçon, par contre lorsqu’il s’agissait de parler d’elle, autant s’adresser à un mur, il serait plus réactif. Elle hésita, tourna la tête en direction de Rico qui venait d’enfouir son museau contre sa cuisse sous le plaid soyeux. La jeune fille posa la main sur l’animal, cherchant du réconfort, la force de finalement me livrer ses secrets. Après cet échange, elle releva la tête dans ma direction et me fixa droit dans les yeux. Son regard me transperça. C’était important ! -D’accord, je veux bien t’en parler, mais pas aux autres, parce que je mettrais leur vie en danger. Toi tu sais garder des secrets, toutefois je devrais éliminer Ed et Léo s’il venait à découvrir ce que je vais te confier Sam … Tu dois me jurer de n’en parler à personne, sinon je serais contrainte à te réserver le même sort, prévint-elle. Ses yeux bleus étaient soudainement très sérieux. Je voyais qu’elle puisait au fond d’elle pour se concentrer, pour accepter de s’ouvrir à moi. J’opinai d’un mouvement de tête tout aussi grave. -Je te promets de ne rien dire à personne. Sonya, je veux t’aider à arrêter cette secte. Je ne veux plus voir de créatures mourir parce qu’on a peur d’elles. La jeune femme cligna des yeux, notre accord muet, une seule parole sur laquelle nous ne reviendrions pas. -Très bien, pour tout comprendre il faut remonter loin en arrière, très loin dans ma jeunesse.
Chapitre très court, mais la suite devrait t'intéresser je pense ;)
Et désolée pour le temps d'attente entre les chapitres :/ La suite arrivera vite :)
Don't take life to seriously ! Si vous voulez papoter sur le discord de PnV"Cette tigresse était notre sœur. Dans l'univers, il n'y a qu'un souffle de vie que nous partageons tous. Ceux qui tuent des tigres ou ceux qui tuent des hommes sont les mêmes"
- clem69
fiche Eleveur
- Membre
- Date d'inscription: 2007-10-14
- Messages: 54
Re: ~ Métamorphose ~
Oalallalalalalalalalalalala mais sérieux ?????????
T'as pas le droit de t'arrêter là !!! Je veux en savoir pluuuuuuuuuuuuuus haha Je reste sur ma fin là
Comme tu l'auras deviné, j'attends toujours autant la suite avec impatience :))
Dernière modification par clem69 (2017-03-03 11:59:30)
- hikaru552
fiche Eleveur
- Membre
- Lieu: Nul part et partout à la fois
- Date d'inscription: 2009-09-29
- Messages: 11373
Re: ~ Métamorphose ~
Désolée pour cette frustration x'3 Voici donc la suite :D Je pense que si tu étais curieuse au sujet de Sonya tu seras servie ;)
Et j'espère que la fin du chapitre sera pas trop frustrante xD
Ah par contre je dois signaler de la violence … et un peu de gore.
Chapitre 25 :
« Je suis née dans un peuple d’elfes semi-nomade qui peuplaient une immense forêt à l’écart des humains ignorants. Notre existence était tenue secrète grâce à la discrétion dont nous faisions preuve depuis la nuit des temps ainsi que les changements physiques qui se déroulaient de générations en générations pour nous rapprocher le plus des maalsilga, les gens qui n’appartiennent pas à l’univers surnaturel. Nos oreilles, jadis pointue, avaient rétréci pour n’être que des petites pointes à peine visible, rien de quoi attirer l’attention. Nous ne nous mêlions pas aux maalsilga pour nous protéger, pour continuer à vivre comme dans l’ancien temps en embrassant nos coutumes et traditions. D’ailleurs, nous ne nous mélangions pas beaucoup aux autres peuples surnaturels. J’ai horreur de l’admettre, mais la communauté elfique avait quelques soucis avec les races, pas qu’elle n’était pas tolérante, simplement que dans leur vision les races devaient rester bien distinctes. Nous avions tout de même le droit d’échanger avec les autres tribus d’elfes qui nous entouraient. Nos liens étaient particuliers, entre rivalité inter-clanique et entraide, l’hostilité entre nous avait disparu depuis la trêve de longue date, un événement marquant dans notre Histoire. Quand je suis arrivée au monde, je n’étais pas comme les autres enfants elfes, je suis née différentes. J’avais du sang de fée qui se manifesta au travers de mon physique. Cheveux bleus, yeux roses. Les elfes sont de nos jours assez similaires aux humains, leurs pupilles adoptent certes des couleurs plus diversifiées mais ils n’ont pas besoin de se cacher. Ma mère, qui était parfaitement normale en apparence, était la descendante d’un hybride de plusieurs générations. Ils pensaient avoir épuré son sang, malheureusement ma naissance leur prouva le contraire. Et pourtant mon grand-frère lui n’avait aucun problème, un elfe ce qu’il y avait de plus pur. Je fus rejetée par certains membres du clan, et tout particulièrement par mon grand-frère de dix ans plus vieux que moi. Ma mère me raconta plus tard comment il me repoussait et me jouait de sales tours de garnement. Vint le jour où elle décida de lui parler très sérieusement. J’avais cinq ans, et lui venait de célébrer le passage à l’âge de la raison quelques mois plus tôt au cours de la valintoja. Elle lui expliqua que l’on ne devait pas se contenter des apparences pour juger quelqu’un. Elle l’invitait à me laisser une chance car nous avions beau être uni par le sang, notre lien mourrait car être frère et sœur cela venait du cœur. Mon frère Alv, qui aspirait à devenir chef, et dont la formation avait commencé, ne pouvait pas entacher sa réputation avec une sœur aux origines hybrides, toutefois les paroles de notre mère l’avaient interpellées. Que serait un chef sans la tolérance et l’amour ? Pourrait-il subvenir aux besoins de son peuple et prétendre le comprendre ? Notre relation changea radicalement après cela, mon frère devint mon meilleur ami, mon guide, mon modèle. Je suivais ses traces comme son ombre. Il m’enseigna la survie dans les bois, la chasse à l’arc qui était l’une des compétences primordiales de la tribu. Ce fut d’ailleurs lui qui eut l’honneur de m’offrir mon tout premier arc pour la lipinæ, un moment primordial de notre intégration au clan. Nos arcs sont comme nos âmes, une part de nous, ce qui nous définit au plus profond de notre être. Chaque elfe a un arc, et il évolue avec lui au cours de sa vie. L’arc est le symbole de la vie, il nous permet de survivre dans cet univers hostile grâce aux dieux généreux qui nous offrent du gibier. J’aimais mon frère malgré nos disputes récurrentes, et la jalousie que je portais à sa petite amie qui volait le maigre temps que je pouvais passer avec Alv, qui était rare depuis la confirmation de sa succession comme chef du clan. Malheureusement comme tu le sais, les belles choses ne peuvent durer, et ce jour arriva … le jour où mon peuple rencontra sa peste.
Alv et moi étions dans la forêt pour chasser. Après une longue semaine sans le voir, mon frère m’avait promis de m’emmener à la chasse au gros gibier pour fêter l’anniversaire de mes sept ans. J’étais fière d’avoir enfin atteint l’âge de lære, c’est une étape importante dans la vie des elfes ! On célèbre le début de l’apprentissage vers la sagesse. C’est à ce moment que nous sommes autorisés à prendre part aux rites et cérémonies de la tribu. Un honneur ! Je devais être l’adjutantti à la cérémonie célébrant l’équinoxe de printemps, cela consiste à assister la prêtresse durant les évènements. Je ne pouvais pas être plus contente car elle m’avait choisi moi. Moi ! La toute jeune elfe plutôt qu’un autre. Alors bien sûr mon frère avait eu envie de marquer le coup en me permettant de faire une belle prise à offrir à nos dieux en remerciements de cette opportunité. Nous étions sur les traces d’un daim lorsque mon frère m’arrêta d’un mouvement de bras sec. Il était crispé. Je gardais le silence tandis qu’il tendait l’oreille. Son expression ne me plut guère. Alma, sa petite amie, accourut le visage paniqué, essoufflée par sa course folle. Elle tenait son arc en main ce qui était inhabituel lorsqu’on n’était pas en chasse. -Alv ! Alv ! Le campement est attaqué ! Le chef Torok te réclame de toute urgence ! Nous avons déjà perdu des guerriers. Je fixai la jeune femme médusée par la nouvelle. Comment ? Nous n’avions pourtant pas d’ennemis au sein des peuples voisins. Les temps étaient calmes depuis la trêve pacifique. Qui s’en prendrait-il donc à notre peuple de la sorte ?
Alv attrapa ma main et me souleva sur son dos avant de se mettre à courir en direction du village. Alma suivait derrière nous. Elle ralentit en voyant la fumée qui se dégageait de l’emplacement de nos huttes temporaires. -Pose ta sœur Alv ! Ne la laisse pas voir ce qui se passe là-bas … , murmura Alma qui resserra son arc contre elle d’une main tremblante. Alv était récalcitrant à m’abandonner mais il ne pouvait pas m’entrainer avec lui dans ce combat. Même si je savais me battre, je ne tiendrais pas une minute face à de véritables adversaires. Il m’enlaça très fort, comme si nous nous quittions à nouveau pour longtemps. Je voyais dans ses grands yeux mauves la peine qu’il éprouvait à me laisser seule. Il passa une de mes mèches azures derrière l’oreille et déposa un baiser sur mon front. -Tu vas te cacher, je viendrais te chercher quand tout sera fini. Je te promets que je ne t’abandonnerai pas ! Je t’aime ne l’oublie pas. -Moi aussi je t’aime grand-frère, murmurai-je toujours aussi perdue. Il ne me restait plus qu’à disparaître le temps que mon frère règle les problèmes de la tribu. Alv saisit alors la main d’Alma et l’encercla de son bras, pressant son front contre le sien. Je n’entendais pas ce qu’ils se disaient mais je lu sur ses lèvres : « Que le ciel te protège ! » et ils disparurent derrière les arbres main dans la main. Je les voyais pour la dernière fois ainsi forts et puissants.
Je m’étais cachée dans un arbre creux, la cachette parfaite lorsque j’avais fait une bêtise et que je ne voulais que personne ne me trouve. J’attendis. Longtemps. Des heures et des heures. Jusqu’à ce que j’entende du bruit, des pas. Et une voix non familière grommeler : « Et avec ça je pense qu’on aura plus de problèmes, ce ne sont pas ces vermines qui se remettront. Pff non mais, faut pas déconner, la forêt n’appartient pas à un peuple indigène, et bientôt elle ne sera même plus là. » Je n’arrivais pas à le voir mais j’imaginais un gorille aux allures vulgaires. Comme Alv me l’avait dit, je ne bougeais pas, pas jusqu’à ce qu’il revienne me chercher. Il avait promis !
Je dû passer au moins deux jours et demi coincée dans ma planque, sortant seulement le soir pour assouvir mes besoins les plus pressants. Je me résolu à m’aventurer plus loin de l’arbre le troisième jour, quand la solitude et la faim me poussèrent à retourner en direction du campement. Et je découvris un paysage dévasté. Mon peuple qui ne se battait pas n’aurait jamais pu survivre à ce qu’on lui avait lancé à la figure. Des mitraillettes, des fusils à pompe, des grenades … , comment de vulgaires petites flèches pouvaient y faire face ?!
Le sang ruisselait en direction du cercle central autour duquel nous avions bâti les huttes. Une marre de sang séchait tranquillement : le sang de mes proches, mes amis, mon peuple ornait le par terre cérémonial. Le sol était jonché de cadavres aux expressions accablés, et je vomis plus d’une fois avant de découvrir Alma les entrailles à l’air, dévorée lentement par les insectes qui grouillaient dans son ventre. Je tombais à genoux, mes doigts cherchant le contact de sa chevelure de feu, de sa peau douce. Je ne trouvais que la sensation froide de la mort. Où était ma mère, mon père, Alv ?! Avaient-ils donc tous subis le même sort ? Je me relevais d’un bond, reculant à grandes enjambées incertaines, mes pieds rencontrant un obstacle qui me fit trébucher et tomber droit sur lui. Alv. Il n’était plus que l’ombre de lui même. Un cadavre froid et dur. Un garçon, pas encore un adulte dont la moitié du thorax avait été arraché par un projectile, lui découpant un bras au passage. Non ! C’était un cauchemar ! Un véritable cauchemar ! Je ne pouvais pas être en train de vivre la mort de ma tribu ! -Alv ! Alv ! Répond moi je t’en supplie ! hurlai-je en cognant mes petits poings contre son épaule encore intacte. Bien sûr, mon entreprise était veine et je dû me résoudre à m’écarter de lui pour laisser la Mort l’envelopper de son linceul et l’emporter dans l’au-delà.
Je déambulais dans le village sans savoir où aller ni quoi faire lorsqu’un faible soupir m’interpella. Une elfe gisait sur le dos, les yeux mi-clos, elle luttait pour attirer mon attention. -Ai…aide moi s’il te plait ! murmura-t-elle d’une voix faible. Je m’agenouillai aussitôt à ses côtés, lui proposant l’eau de la gourde que j’avais récupérée pendant mon inspection du camp. Elle but une toute petite gorgée avant de reposer de nouveau la tête sur l’herbe verte. -Que … que s’est-il passé ici ? demandai-je finalement à la femme. Elle ferma les yeux, laissant une larme couler le long de sa tempe. -On nous a trahi. Le chef de la tribu Siluya a vendu les nôtres pour récupérer une partie du territoire. Les maalsilga, ils voulaient prendre la forêt pour l’exploiter. Notre peuple se défendait plutôt bien contre eux, le chef était en négociation pacifique mais ce traître de Froerï a révélé l’emplacement du camp à nos ennemis et ils n’ont pas attendu pour nous décimer … , elle dut marquer un arrêt dans son récit pour reprendre son souffle. Je n’en reviens pas. Cet odieux personnage a vendu des elfes pour obtenir plus de terres pour son propre clan, ne réalise-t-il pas que les humains ne s’arrêterons pas bien gentiment à leurs frontières ? Pour ce qui est de nous…on ne leur causera plus d’embêtements ainsi, pleura-t-elle tandis que ses épaules s’agitaient nerveusement. Achève moi s’il te plait, mon agonie est lente, trop lente à mon goût. Et maintenant que je n’ai plus rien, je refuse de rester ici. L’elfe souffrait et je le voyais, ses yeux m’imploraient la fin. Et pourtant j’avais envie de lui crier que j’étais là moi, que j’avais aussi tout perdu, que nous étions deux à présent. Je portai les doigts sur la lame accrochée à ma cheville et fermai les yeux. -Est-ce vraiment ce que tu veux ? -Oui, oui s’il te plait je veux rejoindre la grande Mara ! Je l’entends qui m’appelle. La petite fille de sept que j’étais allait changer dès le moment que la lame atteignit le cœur battant de la blessée. Et c’est avec son dernier battement que je devins une créature de haine.
Je passais le reste de ma journée à ériger des stèles en la mémoire de mon peuple défunt afin que Mara apaise le tourment de leurs âmes. Je survivais ainsi quelques jours jusqu’à ce qu’ils arrivent. Il était temps que je fasse la connaissance de l’Organisation ! »
Don't take life to seriously ! Si vous voulez papoter sur le discord de PnV"Cette tigresse était notre sœur. Dans l'univers, il n'y a qu'un souffle de vie que nous partageons tous. Ceux qui tuent des tigres ou ceux qui tuent des hommes sont les mêmes"
|
|
|