Après avoir navigué un peu, il était l'heure de dîner, Adrian s'en serait bien passé mais bon il fallait respecter les traditions et les convenances pour un homme de son rang. Il se rendit alors dans la salle de réception.

Il était le premier à être arrivé, il était souvent très ponctuel, cela ne semblait pas avoir changé. C'est quelques instants plus tard qu'Ella et Sarah firent leur entrée. Sarah vint s'asseoir à côté de lui comme le voulait la coutume.

A sa question, il répondit brièvement.

Oui

Il ne répondit pas davantage bien préoccupé pour ses cousines. Il s'était absenté depuis un moment et il n'avait pas vraiment une grande confiance en Alix qui avait toujours voué un culte à son père Sir Robert, cependant il savait que Queen devait veiller au grain. Elle était sa conseillère et son bras droit après tout.

C'est quelques minutes plus tard qu'il daigna ajouter:

Et vous? Avez-vous pu visiter vos quartiers?

Adrian n'avait point digérer le comportement de Sarah tantôt. Il pouvait comprendre que c'était difficile de quitter sa famille, lui il n'avait plus de parents et sa seule famille c'était ses cousines. Il devait veiller sur elles et surtout veiller à ce qu'elles ne manquent de rien, elles et leurs enfants.

Sarah ne pouvait sans doute pas comprendre que le jeune homme pouvait être préoccupé par autre chose que sa petite personne. Elle était très jolie et Adrian était amoureux d'elle mais il avait aussi des devoirs envers les siens et cela le tracassait.

Bien sûr, faîtes donc, reposez-vous bien se contenta-t-il de dire poliment. Il se leva à son tour pour aller sur le pont et contempler l'horizon.

J'arrive murmura-t-il.

[Je te laisse mettre ça en place Mimi :3 ]


La jeune femme souriait à son chien qui courait après les papillons au bord de la route. Il bondissait dans les airs dans l'espoir d'en saisir un entre ses crocs avant de retomber pataud, la gueule vide sur le sol. Elle ne pouvait s'empêcher de rigoler devant la mine dépité des son camarade à quatre pattes, qui n'hésitait pas à repartir à l'assaut, répétant l'exact même schéma. Elle tourna la tête vers Adam et haussa les épaules.
A: Aucune idée, je n'ai pas vu ma famille, enfin ce qu'il en reste depuis plusieurs années, on ne m'impliquait pas là-dedans quand j'étais petite. Tu devrais demander à Reino, lui il sera au courant.
Suggéra-t-elle en désignant le soldat finlandais qui cheminait en tête du groupe.

La demoiselle regarda la route devant elle, même s'ils empruntaient des chemins bien entretenus, de grandes prairies bordaient les sentiers. Elle n'avait qu'une envie, partir au grand galop pour se sentir libre. Un sourire malicieux s'afficha sur son visage et elle serra ses cuisses pour lancer son cheval au trot, elle frôla Reino, attrapant au passage le foulard qu'il avait mis autour de son cou. Ce dernier glissa dans les mains de la jeune femme qui se retourna pour fixer le cavalier.
A: Attrape moi si tu peux !
Lança-t-elle avant d'écarter son cheval en direction de la prairie, il galopait rapidement.
Reino soupira. Á croire qu'elle avait de nouveau douze ans. C'était un jeu auquel ils jouaient il y a des années, lors des sorties familiales à la campagne. Celui qui réussissait à garder le foulard gagnait. Mais ce jeu n'avait plus de raison d'être, Aliisa était une jeune femme maintenant, plus une enfant. Il secoua la tête.
-Mon dieux, comme si on n'avait que ça à faire, reviens ici.
Cria-t-il à la demoiselle qui continuait de s'éloigner.
Il n'y avait qu'une solution, la rattraper. Á son tour il talonna sa monture pour lui faire prendre de la vitesse dans l'espoir de rejoindre la jeune femme.

La demoiselle n'avait rien répondu à Adam. S'il ne voulait pas demander à Reino, elle n'allait pas le faire pour lui. Elle se sentait en sécurité avec son garde, il avait toujours veillé sur elle, depuis qu'elle n'était pas plus haute que trois pommes. La jeune femme lui faisait confiance, elle ne s'inquiétait pas, contrairement à Adam qui semblait hautement préoccupé. Elle l'avait laissé dans ses réflexions, galopant pour aller jouer avec son ami.

Elle était loin devant les autres, agitant le foulard en l'air tandis que Keir courrait près de sa monture en jappant comme un fou. Aliisa rigolait. Un rire insouciant. Celui d'une enfant ravie d'avoir retrouvé un ami, l'ami en question était insaisissable, elle retrouvait la liberté ! Aliisa goûtait de nouveau à ce plaisir qu'elle n'avait plus eu le droit de connaître depuis ses fiançailles avec le laird Lowander.

Reino donna un nouveau coup de talons dans les flancs de son étalon, il fallait qu'il rattrape Aliisa avant qu'elle ne fasse bêtise. Il savait que les routes n'étaient pas toujours sûre dans la campagne écossaise, et même s'il ne doutait pas des capacités de sa maîtresse, il s'inquiétait tout de même à son sujet. La distance entre leurs deux chevaux commençait à se rapetir, il gagnait du terrain.
-Aliisa ! Aliisa ! Arrête ton cirque, on n'a pas de temps à perdre !
Lui cria-t-il.
Ce à quoi la jeune femme se contenta de répondre par un sourire et une langue tirée, une expression moqueuse et juvénile.
-Bon sang !
Marmonna Reino

Adrian n'avait pratiquement pas fermé les yeux de la nuit et était resté sur le pont à contempler l'océan. Bien sûr l'océan l'avait un peu bercé et il avait été tenté de fermer quelques instants les yeux sombrant ainsi dans le sommeil mais ce ne fut que pour une durée déterminée et courte.

Le jeune homme ignorait que Sarah avait reçu une lettre de cousine Queen.

Il luttait pour ne pas s'endormir, c'est alors qu'il entendit la voix de Sarah, il la regarda, les yeux grands ouverts et déclara:

Bonjour, j'ai passé la nuit ici pour dire vrai, je n'ai que très peu dormir mais je vais bien et toi?



Voir la demoiselle chevauchait avec ce Reino cela lui soulevait le coeur. Adam était peut-être jaloux mais il avait surtout la tête sur les épaules.Il n'était pas parano, c'était une certitude, Adam n'était jamais inquiet pour sa sécurité sans une bonne raison.

Le jeune laird fit arrêter son cheval et descendit, il dégaina son épée flairant un danger imminent, si Reino ne faisait pas son devoir correctement, lui le ferait.

On est observé... se contenta-t-il de dire.

Adam était plus à l'aise au corps à corps qu'à un combat sur sa monture.
Il ne voulait pas non plus que sa monture soit blessé, il y tenait comme à la prunelle de ses yeux, c'était un cadeau de sa mère...

Reino poursuivait toujours Aliisa qui s'était bien éloignée du groupe. Il réussit enfin à l'atteindre, attrapant le foulard d'entre ses mains.
-Arrête de jouer maintenant ! On a un long voyage à faire.
Aliisa leva les yeux au ciel, c'était juste un petit jeu, il n'y avait rien de mal … Elle rapprocha encore sa monture de celle du garde et l'observa.
A: C'est bon, c'est pas comme si c'était grave, avoue que ça t'a amusé de me courir après.
Lança-t-elle en lui adressant un sourire provocateur.
Le soldat l'observa droit dans les yeux avant de secouer doucement la tête.
-Tu es insupportable ! …
Marmonna-t-il en reconduisant son cheval en direction du sentier.
La jeune femme éclata de rire, elle devinait parfaitement ce qu'il ne disait pas, pas besoin d'en dire plus. Elle l'observa s'éloigner vers la route en souriant. La jeune femme allait le suivre lorsqu'un bruit dans les broussailles attira son attention. Adam avait-il raison de s'inquiéter au sujet d'ennemis de la famille ? La jeune femme plissa les yeux et fit reculer sa monture sans quitter la végétation du regard.

Adam arriva à sa hauteur et lui dit de reculer. Aliisa lui adressa un regard sceptique avant de le laisser filer dans la végétation dense. Il ne fallut pas plus de cinq minutes pour que des bruits d'épées qui s'entrechoquent se dégagent des buissons. Aliisa n'attendit pas pour engager sa monture à travers les fourrés et rejoindre le laird Lowander qui était aux prises avec plusieurs personnes/une personne (tu me dis x3).

Reino ne tarda pas à les rejoindre, dégainant l'épée pour se jeter dans la bataille. Il ne pouvait pas laisser des gens s'en prendre à leur convoie, et surtout pas à la demoiselle !


On frappa brutalement à la porte du soldat. Ce dernier n'était debout que depuis dix minutes. Il avait entamé sa toilette, et était en train de se raser. Il ouvrit la porte torse-nu et découvrit un domestique venu lui parler de sa fiancée. Elvide avait encore filé entre ses doigts. Leur histoire finissait par se résumer à un jeu du chat et de la souris, mais cette fois-ci, c'était pour une raison très sérieuse que la jeune femme avait fui. Sa famille souffrait d'un grave trouble, les O'Brian pourraient perdre leur hère sur le trône.

Il remercia le domestique avant de s'habiller en trombe, rejoindre les écuries, seller sa monture et s'éloigner au grand galop. Avec un peu de chance il la rattraperait en chemin ! Il galopait depuis une bonne demie heure lorsqu'il devina un nuage de poussière soulevée par un cheval, c'était peut-être Elvide. Il talonna son destrier dans l'espoir de prendre un peu plus de vitesse. Il savait que la jeune femme se trouvait sur cette route, le port le plus proche était là, non loin, le seul moyen pour elle de rejoindre l'Irlande.

Le soldat gagnait du terrain, il reconnaissait la silhouette de sa fiancée. Il l'appela à plein poumon pour lui demander de ralentir, l'attendre. Il devait lui parler !

Ce qu'elle découvrit la paniqua ! Un groupe de six hommes s'en prenaient à Adam. Et ce dernier s'était jeté sur son chemin pour la protéger d'une flèche, il était blessé, par sa faute ! Aliisa n'était pas une gentille fille qui écoutait lorsqu'on lui disait de courber l'échine et prendre la fuite. Elle dégaina son arme. Une épée de taille moyenne et chargea sur les hommes. Son arc lui manquait. C'était son arme de prédilection, elle aurait tous pu leur ôter la vie en quelque instant.

Aliissa n'allait pas abandonner Adam ici, seul face à ces brigands, elle allait tailler les autres en rondelles, ils n'auraient plus jamais intérêt à venir se mêler de leur affaire !

Reino jeta un coup d'oeil à Adam, ce dernier lui ordonnait d'emmener Aliisa loin de là. Il l'aurait bien fait, cependant deux hommes venaient en sa direction pour le rouer de coup. Le soldat n'eut d'autre choix que d'engager le combat avec eux, laissant sa maîtresse aux prises avec l'archer qui avait décoché la flèche dans sa direction. Il devinait que l'homme ne vivrait pas longtemps, la demoiselle était une vraie furie, si elle n'avait pas été une femme, elle aurait été une guerrière valeureuse, cependant son sort se limitait à épouser un homme et en devenir son esclave ...


Le jeune homme fut surpris de la voir ralentir si vite. D'ordinaire Elvide trouvait toujours moyen de lui filer entre les doigts et d'ignorer ses demandes. Il se demanda si la situation ne le dépassait pas. Cela devait être bien plus grave que tout ce qu'il avait envisagé avant. Darren arriva finalement à sa hauteur, il arrêta sa monture, qui fut plus que soulagée de pouvoir enfin reprendre son souffle. Le soldat regarda la demoiselle O'Brian. Il ne savait pas comment commencer … quoi lui dire. Tout lui semblait si irréel.

D: J'ai … j'ai appris pour votre famille, je suis sincèrement désolé Elvide. Je …
Mais que pouvait-il faire ? Darren était incapable de trouver les mots pour finir sa phrase. Il n'était qu'un homme faible. Impuissant face à la réalité du monde. La mort. La maladie. Tout ce genre de chose qui atteint les hommes sans que l'on puisse y faire quelque chose.
D: Est-ce que vous allez bien ? … La nouvelle ne vous a pas trop bouleversé ?
Demanda-t-il en croisant son regard, il devinait pourtant que cette question était stupide, comment ne pouvait-elle pas être dans tous ses états après une telle découverte ?

La jeune femme finissait son affaire avec l'archer avant de revenir en direction d'Adam pour lui prêter main forte. Elle lui adressa un sourire amusé avant de lui répondre.
A: Probablement jamais. Mais vous pouvez toujours essayer, on ne sait jamais.
Sur ce elle repartit plus loin prendre en chasse quelques hommes qui lui semblaient louches.

Reino regarda autour de lui. La bataille était finie. Il inspecta les hommes à terre avant de secouer la tête. Il avait des doutes sur la raison de l'attaque. Que faisaient ces gens ici ? Le soldat aimerait ne pas en avoir une idée …

Aliisa jeta un coup d'oeil à Adam avant de secouer la tête. Pour sa part, elle souffrait simplement des égratignures faites par la dense végétation des bosquets.
A: Je vais bien, par contre, vous, vous semblez toujours finir par vous blesser quand nous sommes ensemble. Retournons à la calèche pour trouver de quoi vous soigner.
Proposa-t-elle en guidant sa monture hors des bois en direction de la voiture qui avait poursuivi son chemin sans encombre.


Le jeune homme laissa la demoiselle s'envelopper de ses bras, il ne put s'empêcher de la presser tendrement contre lui. Il aurait aimé pouvoir faire quelque chose de plus pour la jeune femme, mais c'était impossible, il ne pouvait rien. Elle sanglotait à présent dans ses bras. Darren comprenait la douleur de savoir qu'on était en train de perdre quelqu'un face à la maladie. Sa première femme, il l'avait vu tomber en miette jour après jour. Il n'avait pu que la regarder devenir le fantôme d'elle-même, une femme qu'il ne reconnaissait même plus à la fin de sa vie.

D: Oui bien sûr, je suis venu pour vous y escorter. Je veux être sûr que vous arriviez à bon port.
Déclara-t-il d'une voix douce, rassurante.
Il ne pouvait pas lui offrir grand chose à part cela. Son absence ne serait pas remarqué par son maître, il reviendrait aussitôt à ses obligations une fois qu'il aurait accompagné Elvide jusqu'au bateau. Il ne pouvait pas l'accompagner jusqu'en Irlande mais il pouvait au moins faire une petite partie du chemin avec elle.

A: Peut-être mais jusque là j'aurais vécu ma vie pleinement, et je n'aurais donc aucun regret.
Se contenta-t-elle de répondre sur le chemin du retour.
Reino se tenait en arrière, s'assurant que personne ne les suivait. Les bandits semblaient avoir pris les jambes à leur coup et avait disparu. Ils ne seraient plus une menace avant quelques temps probablement.

A: D'accord, d'accord, mais ne venez pas vous plaindre si vous souffrez.
Dit-elle en levant les yeux au ciel.
Elle ne comprenait pas pourquoi les hommes s'obstinaient à jouer les intouchables et à ne pas assumer qu'ils avaient mal … tout le monde avait des faiblesses, qu'y avait-il de mal à les admettre ? Elle allait lancer sa monture au trot lorsque le jeune homme changea d'avis. La demoiselle plissa un sourcil avant de secouer doucement la tête.
A: Qui d'autre ? Je n'allais pas laisser Reino vous parcourir de ses mains … quoique la scène aurait été amusante à regarder.
Lança-t-elle avec un sourire espiègle.
L'image des deux hommes à moitié en train de se disputait tandis que Reino essayait de poser un bandage sur Adam s'imposa dans son esprit. Un rire franchit la barrière de ses lèvres.
A: Montons dans la calèche, sinon nous allons perdre du temps, et je crois que l'un de nous va finir par devenir fou si cela continue.
Souffla-t-elle en désignant Reino du regard.
En effet, ils avaient perdu du temps, un temps précieux. Aliisa se glissa au sol et monta dans la voiture qu'on avait préparé pour elle avant qu'elle ne décide de monter son propre cheval. Elle fit place à Adam pour qu'il puisse s'installer aussi.


D: Tu es ma priorité. J'aurais tout le reste de la journée pour m'occuper des tâches qu'on m'a confié. Par contre, avec toi mon temps est précieux, je voudrais profiter de chaque instant.
Murmura-t-il avant qu'elle ne dépose ses lèvres sur les siennes.
Darren lui rendit un baiser, tendre, doux, passionné.

D: Ne t'en préoccupe pas pour le moment. Tu dois penser à ton frère, nous nous retrouverons. La distance et le temps ce n'est pas grand chose. La promesse du Nouveau Monde est à nous.
Répondit-il à la jeune femme avant de se remettre en selle.
Le plus vite elle arriverait au port, le plus rapidement elle pourrait retrouver l'Irlande et sa famille. Même si cela fendait le coeur du soldat de la laisser partir, il savait au fond de lui que c'était la bonne chose à faire. Elvide avait besoin de sa famille. Son frère. Retourner dans son pays lui ferait du bien, même si les raisons de son retour n'étaient pas des plus joyeuses.

D: Allons-y !
Dit-il en talonnant doucement sa monture qui partit au galop.

Je m'excuse pour le gros pavé transpa.

Vous ne tenez pas plus que ça à la vie alors si je comprends bien...

Adam soupira, quand est-ce qu'Aliisa se soucierait un peu d'elle-même? Apparemment jamais.

Adam espérait que ces hommes ne reviendraient pas et que le voyage se passerait en toute tranquillité.

Je ne souffre pas...
Même s'il souffrait, il ne se plaindrait jamais.

Avouer qu'on avait mal était une faiblesse pour un homme qui avait le poids de toute sa famille sur ses épaules.

Je ne sais pas, avec vous je m'attends à tout...Cela n'aurait rien eu d'amusant, vous aurez juste perdu votre garde qui y aurait laissé sa vie.

Adam la suivit et monta dans la calèche. La calèche c'était vraiment un truc de femme pour le laird, il préférait chevaucher sa monture mais bon elle voulait le soigner alors il s'était résigné à la suivre.

Il monta à son tour dans la voiture et la regarda sans dire un mot.




Ta priorité? Depuis quand je suis ta priorité? Était-ce une déclaration de la part de Darren? Et dire qu'au début ils se chamaillaient tout le temps et maintenant il disait qu'elle était sa priorité et que son temps était précieux avec elle.

Leurs baisers lui manqueront.

J'espère que nous nous retrouverons. Tu vas me manquer c'est une certitude.

La jeune femme galopait au côté de Darren pour rejoindre le port. L'idée de quitter Darren lui fendait le coeur mais elle n'avait guère le choix. Au bout de plusieurs minutes de trajet, ils arrivèrent au port.

La jeune femme ralentit alors, le coeur noué. Elle arrêta sa monture et descendit. Elle attendit Darren, il était temps de lui faire part de son présent pour qu'il ne l'oublie pas.



Adrian n'était plus le petit garçon qu'il avait pu être autrefois. Ce jeune homme était mort avec ses parents et encore plus lorsque son oncle l'avait défiguré par jalousie et pour l'humilier. Sarah ne savait rien d'Adrian et encore moins des Pendragon et cela devait rester ainsi. Ce n'est pas forcément ce qui a de mieux pour un couple mais certaines choses devaient rester non dites.

Adrian laissa Sarah lui prendre la main sans broncher. Après tout elle était son épouse. Il la suivit et s'assit sur le banc où elle l'avait entraîné.

Il y a fort longtemps, deux âmes se sont trouvées: un domestique et une demoiselle à la beauté inégalée venant d'une famille aisée. Ces deux êtres s'aimaient éperdument et ne pouvaient plus se quitter. Ils étaient bien conscients que leur union étaient impossible mais ils prirent le risque, ils prendraient la fuite quitte à tout perdre. C'était sans compter sur un troisième être dont la jalousie et la soif de pouvoir était sans paraître. Il ne pouvait supporter qu'on lui prenne l'objet de sa convoitise. Il retrouva les deux âmes se rendit compte que la demoiselle était enceinte...Sa fureur fut si énorme qu'il usa d'un sortilège. Le domestique se retrouva dans le ciel alors que sa bien aimée fut prisonnière de l'océan qui parfois se déchaîne pour rejoindre son amant. Quant à l'enfant, il fut élevé par le troisième être. En grandissant, il apprit la vérité. Quand son père d'adoption fut éteint, il enterra ce dernier dans la terre. Ainsi il était plus près que le domestique de l'objet de sa convoitise ...Leur enfant ne pouvait s'empêcher d'aller dans l'océan pour sentir la présence de sa mère qui le berçait tout doucement et levait les yeux au ciel pour demander conseil auprès de son père...Il finira par rejoindre plus tard ses parents décidant de se noyer pour que son corps soit à jamais auprès de sa mère alors que son âme avait elle rejoint son père pour être à ses côtés...Ma mère m'a toujours dit que ces personnes veilleraient sur nous...Ce n'est pas une histoire réjouissante je sais...

Quand elle lui demanda de parler de ses parents il se tût un instant...

Il n'y a pas grand chose à dire...Mon père a été assassinée et ma mère est morte noyée...





La princesse de France écouta attentivement les explications de Mathieu, c'était intéressant et ces fleurs étaient magnifiques. Elle était habituée à voir de jolis jardins mais aucun de ceux qu'elle avait vus avait des fleurs représentants chaque membre d'une même famille.
C'est magnifique, je n'ai jamais vu une telle beauté...

Elle ne lui en voulait pas de ne plus se souvenir, Mélodie aimait apprendre et est toujours intéressée par enrichir ses connaissances.

Mélodie ne vut pas Robb tout de suite, elle le remarqua quand son fiancé s'excusa pour aller voir ce dernier.

La jeune femme n'entendit que des brides de conversation malgré elle. Elle tiqua sur le nom Grégory. N'est-il pas le nom de famille de celui à qui elle avait accordé sa protection. Cela annonçait rien de bon.

Je serai présente... dit-elle se forçant à esquisser un petit sourire alors que son esprit était envahi par l'inquiétude.

Elle le laissa partir n'ayant pas le temps de lui demander ce qui se passait. Il lui aurait probablement rien dit car elle était une demoiselle...Il lui avait volé un baiser, elle s'était laissée faire et n'avait rien dit, le regardant partir.

Elle continua à se promener dans le jardin, c'est alors qu'elle entendit des bruits de pas. Ce n'était pas ceux de Mathieu. Cela voulait dire que quelqu'un les avait observé jusqu'à présent.

Nathaniel avait vu toute la scène. L'attitude de Mathieu avec la princesse lui donnait la nausée. Il reconnaissait bien là les Lowanders: on se sert des gens, on les manipule, on écrase leur sentiment, l'important c'est d'avoir le pouvoir. Le laird Gregory avait été élevé avec cette famille mais n'avait pas été "intoxiqué" par les idées du père Lowander.

Il observa la princesse. Comment pouvait-on faire du mal à tant d'innocence et de beauté? Mathieu n'avait décidément aucune limite dans la manipulation. La disparition de celle-ci devrait non seulement le déstabiliser mais cela atteindrait aussi le père Lowander.

Nathaniel était sorti de sa cachette, s'approchant de la princesse.

Bonjour Mélodie, veuillez m'excuser de ma venue inattendue et surtout de mon apparence pas des plus appropriée...

La jeune princesse posa sa main sur le visage de celui-ci.

Nathaniel que se passe-t-il? Qui vous a fait ça? Que faîtes-vous ici?

Le jeune laird attrapa la main de la demoiselle et la prit dans la sienne.

La protection que vous m'avez accordée lors de la soirée de Sarah n'a guère plus aux Lowanders comme j'imagine vous vous en doutiez. Depuis ils me traquent, me pourchassent...Je suis ici pour veiller à votre sécurité Mélodie. Je sais ce qui est arrivé à Arthur votre frère c'est ça? 

Mélodie avait du mal à croire le laird Gregory mais pourquoi mentirait-il? La jeune femme ne savait plus où se plaçait. Elle ne trahirait pas les Lowanders mais elle désirait avoir des explications.

Que lui est-il arrivé? Je veux le voir?

Nathaniel l'entraîna avec lui.

Que faîtes-vous?!

Mélodie vous devez me suivre...

La jeune femme refusa demandant instamment qui lui relâche le bras.

Nathaniel n'aimait pas faire ça mais il n'avait guère le choix, il endormit la jeune femme plaquant un tissu sur le visage de la jeune femme, il la porta.

Mélodie était trop remarquable avec sa robe. Il se chargea alors de la changer mettant à la plaque quelques vêtements de domestique. Il se débarrassa alors de la tenue de la princesse la mettant à côté des fleurs de Mathieu. Cela énerverait probablement davantage le laird de savoir que non seulement sa promise avait été kidnappée mais qu'en plus son agresseur avait pu la voir déshabillée. Il avait également laissé sur cette tenue le tissu qui avait endormi la princesse. Il s'enfuit avec cette dernière regagnant la forêt.

Avec attention, Sarah écouta l'histoire que lui conta son époux. C'était, sans nul doute, une bien triste histoire, quoique très romantique. Cela eut pour effet de toucher la jeune fille en fleur qu'elle restait malgré tout. N'était-ce pas cruel comme histoire? L'amour et la mort étaient-ils si intrinsèquement liés, à la fin de toute chose? Dans ce conte, il n'y avait ni méchants ni gentils, seulement des gens soumis à la passion qui les dévorait qui se heurtaient les uns aux autres. C'était, en quelque sorte, une belle métaphore de la vie.

- C'est une bien triste histoire mais cela souligne la beauté de l'amour qu'ils se portaient tous, n'est-ce pas? Ils étaient tous prêts à se battre pour ceux qu'ils aimaient, jusqu'à commêtre l'impensable pour les garder auprès d'eux, dit-elle, tout doucement, comme pour ne pas troubler cet instant solennel.

Lorsqu'Adrian lui annonça le triste sort de ses parents, Sarah se tut quelques instants, avant de poser sur son épaule une main compatissante. Bien qu'il lui soit difficile d'avoir un côté particulièrement tactile envers son mari, elle garda longtemps cette position, juste assise à ses côtés.
- Je suis désolée, je ne voulais pas te rappeller de mauvais souvenirs. Si tu ne souhaites pas m'en parler davantage, ce n'est pas grave. Nous avons toute la vie, n'est_ce pas?