[Voici un petit conte que je viens d'écrire à l'instant, en espérant qu'il vous plaira. J'expliquerai la/les morales plus tard. Bonne lecture. :)]

        Un placard vide pour un estomac affamé, voici le problème que rencontrait notre charmante amie Lou. Comme tout gourmet qui se respecte, la norme voudrait que la petite ne manque de rien. Il fût un temps, pourtant, où elle vivait heureuse, la nourriture était abondante, elle faisait partie d'une famille très respectable, et aucune chair ne résistait à ses crocs. Mais ce temps là est maintenant révolu. Désormais, elle devait vivre cachée de tous, ne sortant que pour cueillir les quelques rares fruits qui assuraient sa survie, bien qu'elle eu horreur de ça. Si par malheur, un autre habitant venait à découvrir son identité, ce serait la fin. A qui la faute? L'ascendance. C'est ça, quand on descend d'une famille de meurtriers.
        Son père avait tenté d'assassiner le Chaperon Rouge et sa Mère-Grand, mais le sort se retourna contre lui et il y perdit brutalement la vie. Son frère, quant à lui, fût vainqueur de son combat contre Blanquette et pu la dévorer – encore aujourd'hui on peut entendre les sanglots de M. Seguin. Il réussi également à deux des trois petits cochons, mais malheureusement pour lui, il fût ébouillanté vif par le dernier de la fratrie. Désormais seule, elle ne pouvait compter que sur elle-même. Cette vie était difficile, pour elle, quand bien même qu'elle ne partageait absolument pas la pensée de sa décédée famille, bien au contraire, le respect d'autrui passait avant tout!
        « C'est ainsi. » fit-elle, désespérée.
        Le ventre gargouillant, Lou se vêtit d'une cape encapuchonnée noire, idéale pour se couvrir le visage en cas de rencontre inopinée, et sortit de sa maison, située au fin fond de la forêt, bien cachée par les gigantesques arbres dont l'atmosphère lourde effrayait la plupart des petits animaux. Soupirant, Lou se faufila entre les arbres, à la recherche d'un juteux fruit à se mettre sous la dent. Elle aurait certes préféré un peu de viande, mais il valait mieux pour elle qu'elle n'attire pas  l'attention.

        Au bout de plusieurs dizaines de minutes de recherches infructueuses, fatiguée et le soir arrivant, la jeune louve se laissa tomber au pied d'un arbre. Son regard de porta vers le sol, où poussaient quelques brins d'herbe à la couleur jaunâtre plus que douteuse.
        « Après tout, c'est peut-être comestible... » dit-elle en arrachant le dit-brin et en le portant au niveau de sa gueule, prête à le mordre, en priant pour qu'un jour, sa vie puisse changer.
        Lou fût troublée pendant un court laps de secondes, elle venait de recevoir un coup sur la tête qui la fit lâcher le végétal qu'elle tenait encore dans sa patte il y a peu. Se frottant le crâne encore douloureux, elle rouvrit les yeux et vit, devant elle, une pomme rougeoyante, l'air succulente. Intriguée, Lou la pris et la scruta sous tous les angles. Aucun défaut, comme si elle était tombée du ciel, ce qui n'était pas totalement faux. Elle leva la tête, espérant en trouver d'autres, mais hélas le fruit était le seul des environs. Quel dommage, mais le bon côté est qu'elle avait trouvé quelque chose.
        Reprenant espoir, la louve se redressa sur ses pattes arrières et se dirigea vers sa demeure, afin d'y cacher son précieux fruit. Mais elle se stoppa rapidement quand elle aperçue au loin une ombre à terre. S'approchant doucement, elle reconnu la silhouette d'un agneau qui sanglotait.
        « Pourquoi pleures-tu, mon petit? » lui demanda-t-elle, en se cachant le visage du mieux qu'elle le pouvait.
        « Ma maman a dit d'aller chercher d'quoi manger, mais j'trouve rien et elle va m'gronder! »
        Les pleurs du petit agneau s'intensifièrent, mettant Lou mal à l'aise. Elle ne pouvait pas laisser le pauvre petit dans cet état, ce n'était qu'un enfant, voyons! Avec un pincement au cœur, la louve s'agenouilla et tendit sa pomme vers le petit qui s'arrêta de pleurer aussitôt, émerveillée par la beauté du fruit. Il tendit son sabot mais s'arrêta net.
        « Oh, m'dame, comme z'avez d'grandes griffes.
        - C'est pour mieux éplucher ce doux fruit, mon enfant. » répondit Lou du tac-au-tac, comme si elle avait fait ça toute sa vie. L'instinct, peut-être?
        L'agneau se remit tout à coup à pleurer et à hurler. Alertés par les cris, des villageois arrivèrent en nombre et assistèrent à la scène: Lou portait le jeune agneau dans les bras, le visage découvert.
        « Le loup essaie de kidnapper cet enfant! Attrapez-le! »
        La discussion semblant inutile, Lou reposa l'enfant qu'elle tentait seulement de réconforter, et pris la fuite. La traque fut longue, énormément longue, elle dura toute la nuit.

        Le lendemain matin, la vie repris son court normal, et personne n'entendit plus jamais parler de la louve. L'agneau, quant à lui, était revenu sur le lieu de sa rencontre avec la elle, une pelle entre les sabots. Baissant la tête, il retrouva la pomme de la veille, par terre, sur un lit de pétales de rose. Cependant, la pomme était noire de pourriture. Conscient qu'il ne reverrait jamais la jolie jeune dame qui avait voulu l'aider, il jeta un œil à la ronce qui poussait à quelques centimètres de là, et sur laquelle il avait marché la veille, déclenchant sa deuxième crise de larme. Sentant ses yeux lui piquer et un goutte perler sur sa joue, il recouvrit la pomme d'un peu de terre.
        « Adieu m'dame, et merci. »